
Dans une semaine, l’insurrection populaire contre le régime célébrera son deuxième anniversaire. Dans l’air, plane la perspective d’un retour des grandes manifestations de rue après une pause de onze mois, imposée par l’épidémie de coronavirus.
La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh) impute aux autorités nationales des intentions d’empêcher, par tous les moyens, les citoyens d’investir, à nouveau, la voie publique et revendiquer le changement escompté dans les arcanes du pouvoir.
Elle défend le respect des “droits de manifestations pacifiques et de réunions publiques (…) d'autant qu'ils sont garantis par la Constitution — qui, pour rappel, consacre le régime déclaratif — et par les conventions internationales des droits humains ratifiées par l'Algérie”.
L’organisation rappelle que le Hirak, qualifié de béni par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le jour de son élection, est évoqué dans le préambule de la loi fondamentale. Le chef de l’État l’a décrété journée nationale. Elle estime, à ce titre, inconcevable que la situation sanitaire soit exploitée comme “un alibi pour attenter à des droits fondamentaux, particulièrement le droit de manifester”.
Le vice-président de la Ligue, Saïd Salhi, puise son argumentaire dans l’allègement des mesures de prévention contre la circulation du virus, dont la réouverture des lieux publics et l’autorisation des activités jusque-là mises en berne.
“Tout en mettant en garde contre toutes velléités de recours à la répression et l’utilisation de la force, d’ailleurs injustifiée, contre le Hirak pacifique, la Laddh interpelle les pouvoirs publics à garantir la sécurité et le bon déroulement des manifestations publiques pacifiques de célébration du deuxième anniversaire du Hirak”.
Elle incite, par ailleurs, la population à préserver le caractère pacifique du mouvement, “à faire échec à toute tentation de dérapage ou de déviation de son Hirak et à respecter les consignes de prévention sanitaire contre la Covid-19”.
Elle exige, dans ce sillage, la libération de l'ensemble des détenus d'opinion et des journalistes — une centaine est en attente de son procès ou condamnée à de lourdes peines privatives de liberté —, l'ouverture du champ politique et médiatique et le respect des droits humains et des libertés démocratiques.
S. H.