L’Actualité 1 155 MILLIARDS DE DINARS PRODUITS DE JANVIER À AVRIL

La planche à billets s’est remise à carburer

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Ali TITOUCHE Publié 05 Septembre 2021 à 00:24

© D. R.
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La Banque d’Algérie continue de créer de la monnaie dans un contexte de déclin continu des liquidités bancaires et d’une hausse exponentielle des besoins en financement. Dans la situation mensuelle de la Banque centrale pour avril, publiée dans le Journal officiel, le recours à la planche à billets a nettement augmenté entre janvier et avril. Le financement des besoins du Trésor y a été pour beaucoup. 

La planche à billets à laquelle le gouvernement entendait mettre fin s’est remise à carburer dès le mois de janvier de l’actuel exercice. Selon Kamel Benkhabecheche, économiste conseil en investissements, contacté par Liberté, “les tirages de monnaie mis à la disposition du Trésor public de janvier à avril 2021 ont atteint 

1 155 milliards de dinars, mobilisés sous forme de découverts — en application de l’article 46 de l’ordonnance n°03-11 du 26-8-2003 — à hauteur de 635 milliards de dinars, ainsi que via le dispositif d’achats directs des titres émis par l’État à hauteur de 520 milliards de dinars (article 53 de l’ordonnance n°03-11 du 26-8-2003)”. C’est ce qu’on peut lire en tout cas dans la situation mensuelle de la Banque d’Algérie pour avril. 

Les situations à fin 2020 ont indiqué que les deux lignes affichaient plutôt un solde nul, ce qui signifie qu’en un laps de temps de quatre mois seulement, la Banque centrale a mis à la disposition du Trésor public un cash-flow de 1 155 milliards de dinars, ce qui correspond à environ 8,5 milliards de dollars, soit l’équivalent de 5,4% du produit intérieur brut (PIB).

Ces montants mobilisés au profit du Trésor public ont été consommés à hauteur de 836 milliards de dinars, puisque le solde du Trésor public à fin avril 2021 était à 319 milliards de dinars. Ces ressources affectées au Trésor public entraînent de facto une hausse de la dette publique interne, dont l’encours caracolait à plus de 9 300 milliards de dinars à fin décembre 2020. 

En matière de production monétaire, il y a un risque que la planche à billets carbure davantage à plein régime, puisqu’aux montants déjà créés entre janvier et avril 2020, il faudra ajouter les 2 100 milliards de dinars au titre de plan de refinancement spécial prévu par la Banque d’Algérie pour l’actuel exercice.

Selon Kamel Benkhabecheche, “si on rajoute les 2 100 milliards de dinars à créer dans le cadre du plan de financement spécial 2021, la planche à billets 2021 pourrait atteindre les 3 200 milliards de dinars, soit environ 15% du PIB, ce qui équivaudrait à 24 milliards de dollars”. “Si cette hypothèse se vérifie, on aura imprimé en une année, soit en 2021, la moitié de ce qui a été imprimé en 3 ans (2017-2020), lors de la 1re tranche de la planche à billets (6 556 milliards de dinars)”, estime l’économiste. 

Ce dernier pose la question de savoir à quelle fin étaient voués les 836 milliards de dinars dépensés par le Trésor public durant les quatre premiers mois de l’année. D’autant plus que les banques commerciales ne semblent pas profiter des nouveaux tirages de la planche à billets, puisque la liquidité bancaire continuait de marquer le pas, s’établissant à 521 milliards de dinars à avril 2021, contre 659 milliards de dinars à fin 2020.

Pour ainsi dire, la situation des banques ne s’est pas améliorée en période de production-création monétaire contrairement à la précédente phase de monétisation des déficits qui s’était traduite par une nette hausse de la liquidité bancaire. 
 

Ali TITOUCHE

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