L’Actualité EN RAISON DE LA PERSISTANCE DE LA SÉCHERESSE À SIDI BEL-ABBÈS

La production céréalière sérieusement compromise

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A. BOUSMAHA Publié 04 Juin 2021 à 22:57

© D. R.
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Sur la superficie emblavée au titre de cette saison, à savoir 168 000 ha, 56%  seulement  seront  moissonnés.  Les céréaliculteurs crient  leur détresse.

La   récolte   céréalière  dans  la   wilaya   de   Sidi Bel-Abbès  est sérieusement compromise, en  raison  de  la  sécheresse  qui  sévit  dans  la  région. Les professionnels de la céréaliculture sont unanimes à affirmer que ce manque de pluviométrie, notamment au moment le plus crucial du stade végétatif des plants de céréales, a provoqué un énorme préjudice aux agriculteurs, qui ont engagé de fortes charges pour la réussite de cette campagne agricole. 

La direction de wilaya des services agricoles avait déjà déclaré que sur la superficie emblavée au titre de cette saison, à savoir 168 000 ha, 56% seulement de la superficie seront moissonnés, soit un rendement de 518 000 q, et le reste, 44%, sera reconverti, dont 39% pacagés et 4% en en fourrage vert.

Selon  Tahar Naïmi, président  du  bureau  de  wilaya  de  l’UNPA, le  stress hydrique a fait que “70% de la superficie ensemencée à travers la wilaya se trouvent sinistrés et perdus et ce, à l’exception de quelques zones, telles que celles de Sidi Daho, de Sehala, de Tessala et d’Aïn Trid qui peuvent collecter jusqu’à 40%. Pour ce qui est des zones relevant  des  communes de Sfisef, d’Oued Sefioun et de Telagh, elles sont  sinistrées  à 100%.  Cependant, au niveau de la daïra de Tessala, qui est une  zone de microclimat, les fellahs peuvent collecter jusqu’à 15 q/ha”, a-t-il déploré.

La même déception  a  été  perçue  chez certains fellahs  que  nous  avons rencontrés au siège de la Chambre de l’agriculture, pour lesquels la saison céréalière est sinistrée à plus de 65%. 

La déléguée communale des services de l’agriculture de Sidi Bel-Abbès, Mme Leïla Lakhal, a déclaré à Liberté que la situation est catastrophique. “Selon un constat établi sur le terrain par nos soins, à partir des  communes  du nord de la wilaya et jusqu’à celles du sud, où la céréaliculture occupe  une  superficie importante, notamment  à   Aïn  Tindamine  relevant  de  la  daïra  de  Moulay Slissen, le bilan est presque catastrophique, à tel point que les cheptels n’ont rien pour se nourrir.

Donc, pour cette année, je le dis et le redis : si l’État ne vient pas au secours des agriculteurs et des éleveurs, soyez sûr qu’on ne trouvera pas 100 g de viande et un quart de litre de lait”, assure notre interlocutrice.

Relayée par Miloud Bekhaled, président de la Chambre d’agriculture, ce dernier a ajouté qu’au niveau de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, lorsqu’il y a une bonne pluviométrie la moyenne de collecte des céréales est généralement de 20 à 40 q/ha, “mais plus rien pour cette année, et je défie quiconque de me prouver le contraire car la collecte est estimée à 25-30%, soit moins de 5%/ha.

Ce constat a été également  relevé  au  niveau  des communes d’Ouled Ali, d’Aïn El-Berd, de Delahim, d’Aïn Trid, de Tessala, de Sehala, d’Aïn Kada, de Sidi Daho, de Hassi Zahana, de Ben-Badis et jusqu’à Saf Saf, Tabia (Chouia) et à Tenira qui d’habitude avait un bon rendement, mais plus rien cette fois-ci”.

Pour sa part, le directeur de la CCLS de Sidi Bel-Abbès, Mohamed Mehni, a estimé que la campagne moissons-battages en cours est au-dessus de la moyenne et ce, en raison du déficit pluviométrique enregistré durant toute la campagne et qui n’a pas dépassé les 150 mm. 

“Donc, les premières prévisions établies au niveau de la zone d’action de la CCLS de Sidi Bel-Abbès ont été estimées à un total de 160 000 q toutes espèces confondues (blé dur, blé tendre et orge), soit à 80% de blé dur et d’orge et qui, il faut le signaler, se vend à l’extérieur”, a-t-il expliqué.

Et d’expliquer : “La campagne a déjà démarré dans certaines zones et ne va pas tenir beaucoup de temps, un mois au maximum. Donc, jusqu’à hier nous n’avions reçu que 500 q entre blé dur, tendre et orge. Pour ce qui est de la campagne labours-semailles 2021-22, nous avons un souci quant aux semences.

Tous nos efforts seront donc consentis sur cette espèce, et tout ce qui répond aux caractéristiques d’une semence, nous allons le traiter et l’emmagasiner à part.” S’agissant de l’indemnisation des sinistres, nos différents interlocuteurs ont déclaré qu’aucun agriculteur ne s’est présenté jusqu’à présent auprès de leurs services respectifs pour réclamer des indemnisations. 

À ce propos, le DSA a précisé que, “d’une manière générale, on ne peut pas déclarer que la wilaya est sinistrée car on prévoit un rendement de 518 000 q de la superficie moissonnée de 56%.

Pour l’instant, aucun agriculteur ne s’est présenté auprès de nos services pour réclamer des indemnisations”. “En tout cas, ceux qui ont contracté une assurance seront indemnisés dans le cadre du fonds de calamité. Pour ce qui est des non-assurés, ils n’y ouvriront pas droit.” 

Pour sa part, le président de la Chambre d’agriculture a indiqué que, selon les services de la CRMA, “l’indemnisation, c’est uniquement pour les incendies et la grêle, pour ce qui est du sinistre, rien n’a été décidé jusqu’à présent”. 
Quant au président du bureau de wilaya de l’UNPA, il a précisé : “Pour ce qui est de l’indemnisation des agriculteurs, il faut qu’il y ait d’abord une décision de la commission de wilaya présidée par le wali. Ce problème lui sera posé.”
 

A. BOUSMAHA

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