L’Actualité ENTRE RÉPONSE SÉCURITAIRE, MALENTENDU ET CHIFFRES ALARMANTS

La question des harraga algériens toujours d’actualité

  • Placeholder

Said OUSSAD Publié 30 Septembre 2021 à 00:32

© D. R.
© D. R.

Face à la vague migratoire  sans  précédent  des  harraga en direction de l’Espagne, le silence des autorités algériennes n’est ponctué que par des informations sécuritaires faisant état de démantèlements de réseaux de passeurs ou d’arrestations d’éventuels candidats à la migration clandestine. 

À ce propos, la sûreté de wilaya d’Oran a indiqué, dans un communiqué de presse rendu public hier que cinq individus, dont l’âge varie entre 22 et 55 ans ont été appréhendés à proximité d’une des plages de la commune côtière d’Aïn El-Turck en flagrant délit de préparation d’une traversée clandestine par mer en direction des côtes européennes.

Un bateau en fibre ainsi que deux véhicules à moteur (un camion et une moto) ont été saisis dans le cadre de cette affaire. Les mis en cause sont accusés de “trafic de migrants en planifiant la sortie illégale du territoire national d'une ou de plusieurs personnes en vue d'obtenir, directement ou indirectement, un avantage financier ou tout autre avantage”. 

Par ailleurs, les seules informations reçues quant au sort des harraga sont données par les autorités espagnoles et des ONG internationales en l’absence d’une réaction officielle d’Alger.

Selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur, 10 701 migrants sont arrivés sur les côtes d’Espagne continentale ou des Baléares entre janvier et la mi-septembre, soit 1 680 de plus que durant la même période l’an dernier.

La plupart de ces clandestins sont des Algériens qui fuient les difficiles conditions de vie et veulent profiter de ce flou administratif qui entoure leur situation une fois sur les terres espagnoles. 

En effet, Madrid a décidé de surseoir à l’expulsion ou le placement des harraga dans des centres de rétention à l’exception des cas qui posent problème comme les passeurs ou les criminels recherchés.

Pourtant, si une grande partie des pateras qui partent des côtes algériennes arrivent à destination, des drames sont signalés avec la mort ou la disparition de harraga en pleine mer. L’exemple le plus récent est celui de plus de 50 clandestins algériens disparus en un week-end dans les eaux internationales espagnoles. 

 Pour rappel, et d’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2021 constitue “l’année la plus meurtrière sur la route migratoire vers l’Espagne” avec au moins 1 025 personnes mortes dans leur tentative de rallier l’Espagne continentale, les Canaries ou les Baléares. 

Cependant, un début d’espoir a commencé à pointer à l’horizon pour les familles des disparus en mer avec la publication sur les réseaux sociaux d’un tweet du Croissant-Rouge algérien (CRA) assurant qu’il pourrait désormais apporter son aide aux familles des harraga algériens disparus.

Ines Dergam, coordinatrice du bureau d’Oran explique le rôle de cette structure qui consiste à recevoir des demandes de recherche de la part des familles des harraga disparus ou d’autres familles désireuses de rétablir des liens familiaux avec un parent à l’étranger.

“Les formulaires remplis par les familles avec des informations sur les disparus sont envoyés au CRA à Alger qui les transfère au CICR basé également à Alger. Ces informations sont ensuite adressées aux Croix-Rouges française, italienne ou espagnole”. 

Commentant la dernière publication du CRA, elle rappelle que beaucoup de familles de harraga disparus ignorent encore l’existence d’un tel bureau. Sur le terrain, du côté de l’Espagne, Francisco José Clemente Martin du Centre international pour l’identification de migrants disparus (CIPIMD) continue toujours son travail de fourmi en rapportant l’arrivée des embarcations des Algériens, leur interception ou leur sauvetage par les gardes-côtes espagnols.

Si le nombre grandit sans cesse, force est de constater qu’outre les mineurs et les femmes, il fait également état de la présence de deux bébés âgés de moins de deux mois et neuf mois parmi les derniers arrivants.

Par ailleurs, Marie-Ange Colsa, présidente et fondatrice du CIPIMD avait indiqué, il y a quelques jours qu’en seulement deux week-ends, 1 700 clandestins algériens avaient réussi à atteindre les côtes espagnoles.   
 

SAID OUSSAD

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00