L’Actualité ORAN

L’agence Anem de Bethioua assaillie par les chômeurs

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Samir OULD ALI Publié 27 Septembre 2021 à 23:54

Plusieurs centaines de jeunes demandeurs d’emploi devant le siège de l’Anem de Bethioua (Oran). © D. R.
Plusieurs centaines de jeunes demandeurs d’emploi devant le siège de l’Anem de Bethioua (Oran). © D. R.

Depuis deux jours, des dizaines de jeunes diplômés au chômage font le pied de grue devant le  siège  de l’Agence  nationale  de  l’emploi (Anem) de  Bethioua,  à Oran,  dans  l’espoir  de  déposer  leur  candidature  pour  décrocher  un  poste  sur  les  120  ouverts  par  l’entreprise nationale des hydrocarbures Sonatrach.

Si les images de centaines de chômeurs, amassés dimanche dernier devant l’Agence nationale de l’emploi (Anem) de Bethioua, peuvent surprendre, elles ne sont que l’illustration du chômage endémique qui frappe la population de l’ouest du pays depuis plusieurs années. 

“Capitales des hydrocarbures”, en raison de la multiplicité de leurs usines pétrochimiques, Bethioua et Arzew ont toujours attiré les demandeurs d’emploi de l’ensemble des wilayas de l’Oranie. 

Il n’est donc pas étonnant que l’offre, inattendue, de 120 postes de travail par la première compagnie du pays ait provoqué la ruée de milliers de chômeurs sur le bureau Anem de Bethioua qui, en dépit de sa situation à la périphérie de la localité, connaît une fréquentation ininterrompue de demandeurs d’emploi. 

“Aujourd’hui encore (hier lundi, ndlr), plusieurs centaines de chômeurs sont revenus à la charge avec leurs dossiers. Le bureau de l’Anem est assailli par des demandeurs venus non seulement des localités voisines, mais aussi des wilayas de Mascara, de Relizane, de Mostaganem…”, témoigne un habitant de Bethioua qui explique que ce sont pratiquement les mêmes personnes qui avaient fait le déplacement dimanche sans pouvoir introduire leurs dossiers. 

“Ils sont revenus pour déposer leurs demandes, tandis que d’autres ont introduit un second dossier dans l’espoir de multiplier leurs chances d’être enregistrés”, ajoute encore l’homme dont le fils est également demandeur d’emploi.

Depuis plusieurs années, le fléau du chômage dans les “riches” localités de Bethioua et d’Arzew a conduit des centaines de chercheurs d’emploi locaux à organiser des manifestations de protestation.

À l’entrée de la zone pétrochimique d’Arzew ou devant l’agence de l’emploi Anem, en bloquant la circulation automobile ou en empêchant les travailleurs d’accéder aux usines, les chômeurs locaux, en majorité des jeunes, ont toujours dénoncé l’“exclusion” dont ils sont victimes dans les processus de recrutement de Sonatrach et ses filiales.

Tout comme les habitants des wilayas du Sud qui s’insurgent contre l’embauche dans les champs pétroliers de travailleurs provenant de lointaines villes au détriment de la population locale, les chômeurs du Nord se sont maintes fois rebellés contre une discrimination qui ne dit pas son nom. 

“Les demandeurs d’emploi de notre localité sont toujours inquiets lorsque des postes d’emploi se dégagent comme aujourd’hui. Ils craignent toujours les interventions et autres passe-droits qui les priveraient d’un recrutement au profit de demandeurs mieux épaulés”, poursuit notre témoin en évoquant les “cas de piston” qui, en leur temps, ont fait les gorges chaudes à Bethioua. 

Pour les milliers de demandeurs d’emploi qui ont déposé leurs dossiers au guichet de l’Anem de Bethioua, les 120 postes d’emploi proposés par Sonatrach représentent l’espoir d’un emploi stable, sûr et bien rémunéré. Un rêve en ces temps de crise sociale et de récession économique qui ne présage rien de bon pour l’avenir.
 

S. OULD ALI

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