L’Actualité FACE AU MUTISME DE LA TUTELLE, LE CNAPESTE POURSUIT LA CONTESTATION POUR LA QUATRIÈME SEMAINE

Le conflit s’enlise

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Aziz BOUCEBHA Publié 22 Novembre 2021 à 00:15

Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste. © D. R.
Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste. © D. R.

Le mouvement de contestation du Cnapeste a entamé, hier dimanche, sa quatrième semaine de grève nationale cyclique de deux jours. En l'absence d'un geste d'apaisement de la tutelle pour dénouer la crise, les enseignants des différents paliers maintiennent le cap de la mobilisation.

Outre  la  grève massivement  suivie  hier,  selon  ses  promoteurs, des rassemblements sont prévus aujourd’hui, lundi, devant  les  sièges des Directions de l’éducation à travers le territoire national.

Selon le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, le taux de suivi de la grève pour la quatrième semaine a atteint entre 60% et 90% pour les lycées qui demeurent en pole position en matière de mobilisation, suivi par les collèges avec un taux qui varie entre 45% et 78% et enfin de 3% à 30% pour le primaire. 

“Nous sommes à pratiquement un mois de mobilisation. Le mouvement ne faiblit pas, bien au contraire. La tutelle, qui table sur son essoufflement et l’échec de la grève, n’a pas pris apparemment conscience de la volonté qu’affiche la corporation à aller au bout de ses revendications. En tout cas, son mutisme ne fait que raviver la flamme de la contestation”, constate Messaoud Boudiba qui, encore une fois, interpelle les responsables à tous les niveaux pour prendre leurs responsabilités avant qu’il ne soit trop tard. “Le secteur de l’éducation est miné par des problèmes qui ne font que gangrener la situation”, déplore-t-il. 

Abordant le volet du non-respect du protocole sanitaire et le laisser-aller qui prévaut dans les établissements scolaires, ce responsable a mis en exergue la fermeture d’un lycée à Azazga dans la wilaya de Tizi Ouzou pour une période de dix jours en raison d’un foyer de Covid-19 détecté au sein de l’établissement. 

Dans la même wilaya, ajoute-t-il, plusieurs foyers de contamination sont suspectés au niveau de plusieurs écoles primaires. 

“Nous avons toujours tiré la sonnette d’alarme sur cela, mais pas seulement. Le délabrement avancé des infrastructures pédagogiques ne fait qu’aggraver cette situation qui rend difficiles les conditions de travail des enseignants, d’une part, et la scolarité des élèves, d’autre part”, souligne le syndicaliste en illustrant ses propos par la situation que traverse le lycée Mohamed-Khodja de la ville de Douéra, à l’ouest d’Alger, qui menace de tomber en ruines. 

“L’établissement est en grève illimitée, les élèves ont organisé un sit-in hier dimanche devant l’établissement pour clamer haut et fort que leur vie est en danger”, appuie Boudiba. Concernant le chapitre de l’évaluation de ce mouvement de grève qui dure depuis quatre semaines, il considère que les enseignants sont déterminés à maintenir le cap et à poursuivre la grève dans un cadre organisé. 

“Ce collectif dénonce l’indifférence de la tutelle face à leurs revendications. Il attire, par la même occasion, l’attention de l’opinion publique sur le fait qu’ils sont conscients de la situation et qu’en cas de pourrissement, la responsabilité est du seul ressort des responsables du secteur de l’éducation qui demeurent passifs et ne veulent pas réagir jusqu’à l’heure actuelle”.

Boudiba pointe également du doigt le mutisme des associations de parents d’élèves.  “Le silence des associations de parents d’élèves qui s’attaquent plus aux enseignants nous pousse à nous interroger sur le degré d’importance qu’ils accordent à la scolarité de leurs enfants.

Perçoivent-ils que leur intérêt, et donc celui de leur progéniture, réside dans le mutisme observé par la tutelle face à ce mouvement de contestation ? La logique dans ce genre de circonstance impose qu’ils doivent plutôt réagir pour exiger la scolarisation de leurs enfants dans des conditions d’accueil acceptables.” 

Selon lui, le recours à la grève est l’étape ultime pour revendiquer l’amélioration d’une situation socioprofessionnelle déplorable. Il considère que la tutelle aura tort de minimiser l’importance de la grève. “L’ampleur du mouvement sera constatée aujourd’hui lors des sit-in qui seront organisés à travers tout le pays”, prédit-il. 
 

Aziz BOUCEBHA

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