L’Actualité Situation des artistes en Algérie en temps de pandémie

Le coup de gueule de Lounis Aït Menguellet

  • Placeholder

Rédaction Web Publié 14 Juillet 2021 à 22:51

© D. R.
© D. R.

Lounis Aït Menguellet, musicien et poète prolifique, pourtant si discret, et au palmarès artistique aussi riche qu’étendu pour avoir même « écouté dans le vent » de l’Amérique, mais en berbère, un tube adapté du célébrissime Bob Dylan, « Blowin in the Wind »,  vient de casser les cordes pincées de sa mandole !

« C’est que les temps sont difficiles », sort-il de sa posture d’artiste, un mercredi 14 juillet,  pour annoncer « avec tristesse qu'on se doit de reporter les dates annoncées pour Juillet et Août » de ses spectacles dans le pays.

C'est « en raison de la situation sanitaire que traverse une nouvelle fois le pays et des mesures gouvernementales annoncées tout récemment », écrit-il sur sa page facebook.  

Da Lounis se veut pourtant « sage » pour ce qui est de reporter les dates de ces spectacles , « pour notre sécurité́ à toutes et à tous», et promet à ces nombreux fans l’annonce, prochainement,  des « dates reportées », mais les assure également que « nous ne lâcherons rien, l'Art, la Culture, la Musique vaincra pour le meilleur et pour le pire ! ».

C’est le poète qui le présume, et il lui semble « Important d’écrire ces quelques lignes pour(nous) apporter (son) ressenti sur la situation actuelle que nous traversons tous à travers le monde ».

C’est l’artiste aussi qui s’exprime et qui rajoute un bémol à sa partition pour nous faire rappeler que  « c’est grâce à la culture que nous pouvons nous rapprocher ».

Prémonition ou vers poétiques ? Il prédit que « c’est le lien qui nous unit et réduit la distance qui nous sépare ». Ecoutons le. En voici un extrait : « La culture nous apporte le réconfort dans cette période de préoccupations. Il est essentiel que les règles soient respectées [ gestes barrières - jauge - masques - gel ... ] mais il est également essentiel que les professionnels puissent travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles ».

Tout est dit ou presque ! Et l’auteur a le sens de la responsabilité « collective » jusqu’à aller appuyer l’intérêt économique d’un « événement (qui) permet aux équipes techniques [ son - lumière - mise en place ], aux agents de sécurités, aux musiciens, aux artistes, aux photographes, aux caméramans, aux ingénieurs, aux commerçants, aux équipes diverses de TRAVAILLER ».

Oui, puisqu’il insiste, qu’ « il est également difficile à ces corps de métiers de pouvoir joindre les deux bouts depuis le début de cette crise sanitaire », et qu’ «il est donc capital que nous ne sollicitons pas uniquement les Artistes et la Culture à donner mais également à Recevoir ! ».

Et ses vers, sont, cette fois-ci, sans détour : «  Votre soutien et votre engagement en devient vital pour le bien de tous, nous devons mettre en place des mesures pour soutenir les artistes et l'accès à la culture, à court et à long terme ».

Ceci dit, Da Lounis a un pressenti !  Il dit lire déjà certaines de nos réactions : « à mon avis ce n'est pas le moment des concerts. »  Pour certains, prédit-il, ce « n'est jamais le moment des concerts où tout ce qui touche à la Culture. »

C’est que, ajoute-t-il, «il y a toujours quelque chose à dire dés qu'un événement est organisé, même avant la pandémie. Pourquoi un Artiste devrait-il annuler ses événements et cesser toute activité quand la vie tout autour continue sans aucune précaution [ Mariage - Marché - Rassemblement - Stade .... ] ? Un événement ne peut-il pas être encadré et bien organisé en respectant toutes les précautions sanitaires pour la sécurité de tous y compris de l’Artiste ? ». Un bémol un peu plus résonnant !

Et d’enchainer accord sur accord : «l'artiste est devenu une cible sur laquelle certains se défoulent dés que l'occasion se présente ». Surtout qu’ « on lui reproche même de gagner sa vie ». Et pourquoi pas les « wakila ichoumar » « Il va ramasser l'argent » « Fini le temps des concerts gratuit dans les stades », et que « l’Artiste ne peut endosser tous les maux du pays, et surtout les résoudre ».

« Le temps est à la réflexion », conclut-t-il, pour dire que « nous sommes là pour essayer d’avancer », quoique « toujours sous contrôle », mais en donnant « un sens à notre culture » ou alors « arrêtons nous tous de vivre, arrêtons tous de travailler et de laisser nos familles dans la misère ... il est temps d’avancer et de soutenir la culture ».

Rédaction Web

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00