L’Actualité Louisa Hanoune, hier, à la réunion du bureau politique du PT

“Le cours totalitaire se confirme”

  • Placeholder

Arab CHIH Publié 21 Janvier 2022 à 21:10

L’état des libertés est au plus mal et les acquis démocratiques post-Octobre 1988 sont menacés. C’est là, en gros, le message du rapport d’ouverture de la réunion du bureau politique du Parti des travailleurs (PT) présenté hier par sa porte-parole, Louisa Hanoune. Ce tableau quelque peu noir de la situation des libertés a été dressé par Mme Hanoune au lendemain de la suspension provisoire du Parti socialiste des travailleurs (PST), prononcée par le Conseil d’État après une requête déposée par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. 

Pour la pasionaria du PT, cette décision est d’“une gravité sans précédent” au regard des “motifs inconsistants et étranges invoqués”. “Elle marque un tournant politique qualitatif sur le terrain des atteintes aux acquis démocratiques”, a-t-elle estimé, non sans assurer les membres du PST de sa “solidarité inconditionnelle dans le combat qu’ils mèneront pour la réappropriation de leur droit à l’organisation politique en toute indépendance”.  “Avec cette ‘mise à mort’ du PST mais aussi et surtout la ‘cascade d’arrestations-convocations-condamnations d’activistes, de journalistes pour délit d’opinion ou leurs activités politiques’, c’est le ‘cours totalitaire’ qui se confirme”, a estimé Mme Hanoune. Et de déplorer : “Nous sommes toujours dans l’ordre ancien hérité du modèle de parti unique qui, en crise mortelle de décomposition, se transforme en bête sauvage blessée à mort qui détruit tout sur son passage”. 

Ce qui ne l’a pas empêchée de se féliciter de la décision du même Conseil d’État en faveur à l’Union pour le changement et le progrès (UCP) dont le ministère de l’Intérieur a demandé la dissolution : “C’est indiscutablement une victoire pour le droit.” Évoquant le projet de loi sur l’exercice syndical discuté dimanche dernier en Conseil des ministres, celui-ci prépare, selon Louisa Hanoune, “la caporalisation de l’activité syndicale par l’administration par le biais d’un contrôle policier permanent sur le fichier des adhérents dans les syndicats”. Cette démarche du gouvernement qui consacre “l’intrusion de l’administration dans les affaires syndicales” est, aux yeux de Mme Hanoune, “porteuse d’une menace grave contre l’existence des partis et des syndicats à la fois, c’est-à-dire les cadres organisés en toute indépendance”. 

Évoquant la situation sociale du pays, la porte-parole du PT s’est longuement attardée sur la dernière flambée des prix des produits de première nécessité (huile, lait, pain, etc.), en l’imputant à la loi de finances 2022 qu’elle a qualifiée de “véritable bombe à retardement qui menace la sécurité nationale”. Pour ce qui est de la situation sanitaire, Louisa Hanoune reproche au gouvernement de n’avoir pas su réunir les conditions dans les hôpitaux alors que la quatrième vague de la pandémie était prévisible, de ne pas assumer sa mission quant à la prévention, les tests, analyses et radios inaccessibles pour l’écrasante majorité des citoyens, d’avoir provoqué la pénurie de médicaments y compris ceux prescrits pour la   Covid au niveau de la PCH, des suites de sa décision de “réduire à la hussarde la facture d’importation des médicaments”.

“Au lieu d’œuvrer sérieusement pour la préservation de la santé publique, et parce qu’il s’oriente vers la liquidation de la gratuité des soins, un acquis essentiel de l’indépendance nationale, le gouvernement recourt aux mesures coercitives qui consacrent des atteintes supplémentaires aux libertés individuelles et collectives, rejetées dans la plupart des pays, à l’instar de l’instauration du pass sanitaire ou de la fermeture des écoles, plongeant les parents dans le désarroi”, a-t-elle asséné.  

 

 

Arab C.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00