L’Actualité Le FFS tente de convaincre le pouvoir politique

“Le dialogue n’est pas un choix, mais une urgence”

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Mohamed MOULOUDJ Publié 07 Février 2021 à 08:47

© Louiza Ammi/Liberté
© Louiza Ammi/Liberté

L’initiative du Front des forces socialistes (FFS) d’organiser une “convention politique nationale” sous forme de “dialogue inclusif, responsable et global”, commence à prendre forme.

Même si une initiative similaire a été lancée par la même formation il y a quelques années, le projet est à première vue louable et prometteur, compte tenu de la situation politique dans le pays, notamment les formes prises par la crise depuis la révolte citoyenne du 22 Février 2019. L’initiative garde pour le moment toutes les chances de son aboutissement. 

Toutefois, du côté du pouvoir, rien n’indique que les décideurs sont disposés à lâcher du lest pour engager des “pourparlers” de sortie de crise. Et à l’heure actuelle, le maintien de la feuille de route du régime n’est surtout pas pour soulager les multiples voix qui appellent au changement, celle du FFS en particulier.

Aussi, faut-il rappeler dans ce contexte que toutes les initiatives ou propositions initiées par l’opposition ou par les personnalités politiques depuis le début du Hirak ont essuyé une fin de non-recevoir de la part du pouvoir. Il y a comme une espèce de “complexe” chez certains tenants du pouvoir à concéder le dialogue avec les forces politiques d’opposition et à discuter d’une “feuille de route” de sortie de crise en dehors de leur canevas.

Dans son message, le FFS a explicité sa démarche. C’est un appel “à tous les acteurs politique et sociaux et à toutes les forces vives de la nation sans exclusion pour s'inscrire dans le processus d'un dialogue inclusif, responsable et global, afin d'aboutir sans plus tarder à un compromis politique global et historique”. Ce compromis se veut “une résolution largement consensuelle pour mettre fin à une crise nationale multiforme et dangereuse pour l'existence même de la nation algérienne”. 

Cela aiderait, explique le FFS, à “créer un climat de détente et de confiance pour la réussite de cette initiative de sortie de crise en décrétant des mesures d’apaisement”. Ces mesures, de l’avis du parti, ne sont pas différentes de celles que posent le mouvement populaire et plusieurs autres formations de l’opposition. 

Elles concernent principalement “la libération de tous les détenus politiques et d'opinion, l'ouverture des champs politique, médiatique et des espaces de libre expression et de circulation, la levée immédiate des entraves à l'action politique, syndicale, journalistique et associative, la suspension immédiate de toutes les lois antinationales et impopulaires qui bradent ou épuisent les ressources nationales et la libération de l'appareil judiciaire de l'emprise des injonctions du pouvoir et l'annulation de toutes les poursuites et mesures coercitives engagées d'une manière injuste et liberticide”. Sera-t-il entendu cette fois-ci compte tenu de la complexité et de la gravité de la situation ? Trop tôt pour le dire. 

Mais parvenir déjà à regrouper tous les acteurs politiques et débattre de la même problématique seront déjà une avancée non négligeable quand on connaît les divergences qui minent l’opposition et les difficultés rencontrées par le parti pour mener à bon port son projet de reconstruction du consensus national. La dernière rencontre du FFS avec le MSP et celle avec le RCD signent le début de l’initiative et prêtent à l’optimisme. Mais il reste à savoir comment le FFS et, éventuellement, tous les acteurs politiques et de la société civile qu’il aura à rallier à sa cause, comptent réussir à amener le pouvoir à la table du dialogue. 

Avec quelle autorité le parti compte-t-il prendre langue ? Surtout que les lectures et les visions sont différentes, à la limite opposées les unes des autres. Rien n’est précis pour le moment. À moins que le Hirak qui n’a pas encore dit son dernier mot, conjugué à l’aggravation de la crise et aux défis qui s’imposent au pays, ne vienne à imposer ce dialogue que le FFS considère, désormais, comme une “urgence et non plus comme un choix”.

 


M. Mouloudj

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