L’Actualité MEHENNI HADDADOU, PRÉSIDENT DE L’APW DE BÉJAÏA

“Le dossier noir du foncier est ficelé”

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Moussa OUYOUGOUTE Publié 29 Janvier 2022 à 23:39

© D. R.
© D. R.

Liberté : Vos déclarations récentes sur  le  dossier des constructions illicites, au niveau du plateau de Sidi Boudrahem notamment, ont fait l’effet d’une bombe. Qu’est-ce qui a motivé cette sortie médiatique ?
Mehenni Haddadou : Il faut savoir que ce n’est pas la première fois que je m’exprime sur le sujet. La première raison, c’est que l’on s’apprête à sortir des citoyens de Béjaïa, qui habitent des habitats précaires, pour les loger dans le nouveau pôle urbain d’Ighzer Ouzarif, dans la commune voisine d’Oued Ghir, alors que l’on avait la possibilité de le faire au niveau du pôle de Sidi Boudrahem, dans la commune de Béjaïa. Les gens auraient accepté volontiers car ils ne se seraient pas sentis dépaysés, comme c’est le cas à Ighzer Ouzarif, où les travaux de viabilisation ne sont pas achevés. Pis, les équipements ne sont toujours pas prévus. Forcément, je comprends les réticences. On aurait pu faire l’économie de tout cela car les familles concernées auraient préféré habiter à Sidi Boudrahem. Malheureusement, les autorités de l’époque (les années 2013/2014, ndlr) en avaient décidé autrement.

Comment cela ? Pouvez-vous être plus explicite ?
Comme j’ai eu à le dire à vos confrères de la radio Soummam, du fait de la rareté du foncier dans la wilaya de Béjaïa et plus singulièrement au chef-lieu de wilaya, il y a eu la distraction du régime forestier d'une parcelle de terrain de quelque 250 hectares sur une superficie totale de 600, au niveau du plateau de Sidi Boudrahem. La distraction du domaine forestier n’intervient que dans un but d'utilité publique. Et dans notre cas, c’est pour y construire des logements, tous types confondus. Dans la foulée, l’APW de l’époque avait voté une subvention de 80 millions de dinars. Malheureusement, cette délibération n’a pas été respectée. Au lieu de clôturer le terrain, on a procédé à l’ouverture d’un accès vers le site. Ce qui a permis à la mafia du foncier d’ériger en toute quiétude plus de 500 constructions illicites, et ce, au vu et au su de tout le monde.

Quelle a été la réaction des élus de l’APW ?
Il faut savoir que nous avons un dossier topographique sur l’évolution de ces constructions illicites.  En 2019, j’ai remis personnellement un dossier complet à l’ancien ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar. J’avais insisté pour que les constructions illicites soient démolies et le terrain remis en l’état. Malheureusement, à ce jour, rien n’a été fait.
Le citoyen doit savoir que nous avons réclamé une enquête par rapport à la délibération, modifiée sans l’accord de l’APW. Notre objectif étant de préserver ces assiettes de terrain. 
Le citoyen doit savoir aussi que le dossier noir sur le foncier à Béjaïa est ficelé. 
On y a recensé tous les dépassements sur les terrains publics et forestiers, y compris à l’intérieur du Parc national de Gouraya, censé être protégé. 
Il y a même des promotions anarchiques et des constructions illicites à l’intérieur même du périmètre de sauvegarde, et ce, en dépit des réserves de la direction de la culture.
 

Propos recueillis par : MOUSSA OUYOUGOUTE

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