L’Actualité Des milliers de citoyens ont marché dans plusieurs villes de l’est

Le Hirak comme à son premier jour

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K. GHIMOUZE/A. ALLIA/AMOR Z. Publié 23 Février 2021 à 00:31

© Liberté
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Deux ans après son irruption sur la scène politique algérienne, le Hirak garde sa force intacte à l’est du pays. Pour preuve, hier, des dizaines de milliers de citoyens ont battu le pavé de plusieurs villes (Annaba, Constantine, Jijel, Oum El-Bouaghi...) pour réitérer les revendications phare de la Révolution du sourire. 

À Constantine, des milliers de citoyens sont sortis dire que l’intermède de 11 mois dû à la pandémie n’a guère affecté leur détermination. Une célébration qui rappelle indéniablement le premier vendredi de manifestations dans cette ville, un certain 22 février 2019.

Le  “la” a été donné, dès 10h, sur la place mitoyenne au palais de la culture Mohamed El-Aïd-El-Khalifa, par quelques dizaines de manifestants qui donneront de la voix pour clamer les slogans fétiches du Hirak. Peu à peu, ils ont été rejoints par d’autres groupes qui se fondront machinalement dans la masse avant d’engager la procession suivant son itinéraire habituel vers 11h.

Les rangs des marcheurs grossissaient pour atteindre plusieurs milliers au fur et à mesure de leur progression en empruntant les allées de la place des Martyrs (Bab El-Oued), le boulevard Belouizdad (ex-Saint Jean) et la rue Abane-Ramdane (ex-rue Rolles) en passant par la place colonel Amirouche (la Pyramide). Une halte est observée devant le pôle judiciaire spécialisé du boulevard Belouizdad.

Chants et slogans dénonçant une justice aux ordres et appelant à la libération de tous les détenus d’opinion, à une justice indépendante et à une presse libre ont été entonnés durant plusieurs minutes avant que la marche ne reprenne. Des appels insistants pour la reprise des marches dès vendredi prochain ont été également lancés par les manifestants.

À Annaba, des milliers de citoyens ont marché pacifiquement, hier, dans les artères principales de la ville côtière, en scandant les slogans habituels du mouvement populaire, en présence d’un impressionnant dispositif de sécurité. Les manifestants ont battu le pavé, des heures durant, depuis le cours de la Révolution jusqu’au siège de la wilaya, en promettant qu’ils ne s’arrêteront pas tant que leur revendication d’une Algérie nouvelle, débarrassée de la “îssaba”, ne sera pas satisfaite.

Rassemblés par petits groupes, dès les premières heures de la matinée sur l’esplanade du théâtre régional Azzedine-Medjoubi, les premiers participants à cette marche commémorative ont entonné l’hymne national pour signifier l’amorce de la manifestation, vers 10h30. La foule s’est ensuite transformée en véritable marée humaine, qui a déferlé, par vagues successives, sur et autour de la place centrale d’Annaba, jusqu’à 15h30, drainant sur son passage un grand nombre de badauds.  

Hier, à Jijel, plusieurs citoyens ont réinvesti la rue pour appeler à des réformes politiques. Certes, leur nombre qui était loin d’égaler celui des foules compactes de manifestants qui s’étaient soulevés contre le cinquième mandat du président déchu un certain 22 février 2019, était tout de même au rendez-vous pour marquer cet événement majeur de l’histoire moderne du pays.

Leur marche a démarré timidement par un petit groupe qui s’est formé aux environs de 14h donnant lieu à un rassemblement qui a pris de l’ampleur au fur et à mesure que d’autres personnes — jusque-là réticentes à y prendre part — se sont jointes aux manifestants. Cette procession a repris son itinéraire habituel avant d’atteindre le centre-ville où un rassemblement a été improvisé devant le siège de l’APC.

Après quoi, certains ont préféré poursuivre la marche jusqu’à Bab Essour, alors que d’autres se sont dispersés dans le calme. Avec ce retour dans la rue, les manifestants qui ont pris part à cette marche, ont rappelé qu’ils tiennent toujours à leurs revendications pour des réformes politiques majeures dans le pays.
 

K. GHIMOUZE/A. ALLIA/AMOR Z.

 

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