L’Actualité À L’APPROCHE DE L’AÏD EL-ADHA

Le marché de l’ovin s’enflamme à Tiaret

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Salem REMANE Publié 12 Juillet 2021 à 22:21

© Yahia Magha/Liberté
© Yahia Magha/Liberté

Le   marché  du   mouton  de  l’Aïd   trouve  sur   son  chemin  des spéculateurs de tous bords hantés par le désir de s’enrichir sur le dos de l’éleveur et du citoyen.

À quelques jours seulement de l’Aïd El-Adha, le boursicotage dans le marché de l’ovin à Tiaret, comme ailleurs en Algérie, menace la filière et dissuade les bourses modestes de célébrer ce rituel. Inaltérables d’un marché à un autre, dans une wilaya pourtant à vocation agropastorale importante, les tarifs proposés dépassent tout entendement, quand on sait qu’ils oscillent entre 22 000 et 40 000 DA pour la femelle et entre 28 000 et 70 000 DA pour l’agneau et le bélier. 

Au marché aux bestiaux de Sougueur, le plus important de la région, certains éleveurs proposent des prix fascinants allant de 22 000 à 25 000 DA pour un agneau et jusqu’à 28 000 DA pour un antenais. Ces derniers mettent en relief la flambée des prix de l’alimentation de bétail qui les soumet à bien des inquiétudes, compte tenu du déficit pluviométrique qui a pénalisé les pâturages. 

“Payer 5 200 DA le quintal d’orge et jusqu’à 4 000 DA celui du son gros, on ne peut négocier le prix de notre cheptel à moins que les tarifs proposés sous peine de concéder un déficit flagrant”, a affirmé l’un d’eux.

Néanmoins, ce dernier souligne que les béliers sont cédés à des prix oscillant entre 46 000 et 70 000 DA, et qu’ils sont généralement convoités par les maquignons du centre du pays où ils sont revendus à des prix avoisinant les 80 000 DA, voire plus. 

Notre interlocuteur dispose, selon ses dires, d’ovins de qualité exceptionnelle issus des régions de Djelfa, de Laghouat ou de Biskra, renommées pour leur élevage ovin, notamment les béliers de race : Ouled Djellal (le géant), Hamra (le petit), Taâdmit (le plus beau) et Rembi (le poids lourd).

Ainsi, la bonne qualité de son bétail lui permet de fixer les prix à sa guise car, au-delà du marché aux bestiaux, il trouve son compte à l’abattoir où il pourra écouler sa marchandise à des tarifs plus intéressants quand on sait que le kilogramme de viande ovine atteint parfois les 1 400 DA.

Même son de cloche chez certains maquignons de Hammadia, de Ksar-Chellala, d’Oued-Lili et de Rahouia où l’on estime incontestables les prix actuellement appliqués. Nonobstant, il va sans dire qu’à travers cette wilaya la hausse du prix du mouton empêche beaucoup de smicards de profiter de ce rituel. 

“À défaut d’une réglementation gouvernant cette profession, la spéculation s’érige en règle, alors que les autorités compétentes ne se préoccupent guère de la multiplication des marchés aux bestiaux illégaux et occasionnels, et l’on aura remarqué que, bien avant cette période, les prix de la viande ovine sont combinés par des énergumènes hors circuit avant d’arriver à l’étalage des bouchers”, s’indigne un fonctionnaire abordé à Rahouia.

Au demeurant, plusieurs éléments interviennent, dans ce sillage, pour laisser douteux le marché de l’ovin du sacrifice qui trouve sur son chemin des spéculateurs de tous bords hantés par le désir de s’enrichir sur le dos de l’éleveur et du citoyen. 

“Bien des maquignons, associés à des personnes ‘converties’, obsédées par l’idée d’accumuler des gains consistants, ont déjà acheminé des milliers de têtes de Laghouat, de Djelfa, de Biskra et même de Tiaret pour ‘étouffer’, outre les bergeries, les hangars et les garages et se faire des bénéfices allant de 7 000 à 12 000 DA par tête”, fera remarquer un éleveur moyen de ladite localité. 

Et de conclure : “Les gens doivent savoir que les maquignons et les éleveurs occasionnels, qui ne se manifestent qu’en de pareilles occasions, usant de leurs liquidités et obnubilés par ce désir inavoué de se faire des fortunes, ne sont que des trabendistes de la nouvelle génération. Pour eux, l’astuce est simple : il suffit d’avoir du pognon et de se constituer bailleur de fonds vis-à-vis d’un fellah moyen, d’acheter un troupeau et de l’engraisser à base d’aliments composés pour se retrouver ‘baron’ le jour de l’Aïd.” 

Par  ailleurs, à  l’orée  de  l’Aïd El-Adha,  les  approximations  sont  très capitalisées sur ce sujet par de nombreux citoyens, aux modestes ou petites bourses, qui ne peuvent se plier à la coutume, à l’instar de cet homme, fonctionnaire de profession, pour qui “l’Aïd El-Adha est une fête religieuse qui, par le sacrifice de ce mouton, permet aux musulmans de se rapprocher de Dieu en faisant don de cette viande aux familles nécessiteuses”. Mais, estime-t-il, avec les tarifs affichés, rares seront ceux qui pourront se le permettre.                  
 

SALEM REMANE

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