Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s’est élevé, de nouveau, hier, pour dénoncer le climat de répression “à tout va” qui s’est installé dans le pays depuis quelques mois et qui s’accentue de jour en jour.
“Sans aucune légitimité, ayant perdu le contrôle de la situation politique du pays, le pouvoir s’affole et réprime à tout va”, a dénoncé le RCD dans un communiqué publié hier à l’issue de la réunion de son secrétariat national.
Pour le parti de Mohcine Belabbas, “l’Algérie nouvelle, tant vantée n’est autre que celle de Bouteflika et en pire !”, avec un nombre d’arrestations de militants, de journalistes et de manifestants qui a dépassé la barre des 300, dont plus de la moitié depuis mai dernier.
“La politique de restauration du régime avec son lot de lois liberticides, de répression, de spoliation des libertés fondamentales et de promotion de la division est un danger pour le pays, dans son unité et son intégrité”, met en garde le RCD considérant que “le pouvoir de fait avec toutes ses façades portera l’entière responsabilité des dérapages qui peuvent advenir”.
Et de rappeler, à ce propos, que “le pouvoir continue d’instrumentaliser la justice en la convoquant pour traiter des questions mémorielles et en criminalisant toute action politique et citoyenne qui rejette la normalisation violente en vigueur”, en référence à l’arrestation de l’ancien député Nordine Aït Hamouda, après ses déclarations controversées à la télévision El-Hayat sur l’Émir Abdelkader.
“Cette massification de la répression et les provocations ciblant certaines régions sont une menace pour l’unité du pays”, avertit également le RCD qui “appelle les citoyens à une vigilance extrême” dans un contexte politique marqué par une propagation alarmante du discours de haine.
Revenant sur le scrutin législatif largement boudé par les Algériens, le RCD évoque une “décantation” qui s’est faite sur le plan politique, après deux ans de révolution populaire dont le caractère pacifique est “une option vitale” pour faire aboutir le combat démocratique. “Près de deux ans et demi après le sursaut salutaire du 22 Février 2019, le RCD considère que la décantation est désormais faite.
Il y a ceux qui ont choisi la voix du pire en s’opposant d’emblée à l’appel du peuple ou en montant la vague du Hirak à ses débuts pour ensuite être pris en flagrant délit de soutien à un système hors temps qui n’a de projet que de se maintenir”, estime, en effet, le RCD, tout en soulignant que “le 12 juin dernier est venu confirmer, une fois de plus, la solidité de la contestation populaire, la détermination du peuple à continuer sa lutte pour une Algérie libre et démocratique ”.
Sur un autre registre, le secrétariat national du parti dresse un tableau sombre de la situation socioéconomique que traverse le pays, à laquelle s’ajoutent la crise de l’alimentation en eau potable et une reprise à la hausse des cas d’infections au coronavirus.
Lyès MENACER
