L’Actualité Affaire Saïd Djabelkhir

Le procès ajourné au 1er avril à la demande de la défense

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Nissa HAMMADI Publié 26 Février 2021 à 23:41

© Louiza Ammi/Archives Liberté.
© Louiza Ammi/Archives Liberté.

Le procès à fort retentissement médiatique de l’islamologue Saïd Djabelkhir, programmé jeudi au tribunal correctionnel de Sid M’hamed, a été ajourné au 1er avril à la demande de sa défense. 

L’universitaire s’est présenté à la barre en compagnie d’un seul avocat du barreau de Sétif, les avocats du barreau d’Alger constitués dans cette affaire étant en grève.

Saïd Djabelkhir est poursuivi sur la base de l’article 144 bis du code pénal pour “offense à l’islam et au prophète” à la suite d’une plainte déposée contre lui, avec constitution de la partie civile au nom de Bouyadjira Abderrerak de l’université de Sidi Bel-Abbès, représenté par ses avocats Mes Hannana El-Hachemi, Hariti Mohamed, Rahal Akid, Aïssaoui Bila, Laâlali Slimane et Djouani Noureddine. Il risque entre trois et cinq ans de prison et/ou une amende. 

Le plaignant a été auditionné début février, contrairement à Saïd Djabelkhir qui n’a pas été entendu par le juge d’instruction. L’islamologue affirme avoir appris sa convocation à l’audience par les réseaux sociaux.  “Après consultation de mon dossier, mes avocats ont trouvé quatre convocations à travers le tribunal de Boufarik et  une  par télégramme, mais je n’ai rien reçu.”  Et d’ajouter : “Je suis surpris de faire l’objet d’une telle procédure parce que les juges ne sont pas compétents en matière de religion.” 

Au centre de plusieurs controverses avec des religieux ayant une vision rigoriste de l’islam, Djabelkhir estime que les lectures traditionnelles des textes fondateurs de l’islam ne “répondent plus aux attentes, aux besoins et aux questionnements de l’homme moderne. Cet effort de réflexion est avant tout un devoir religieux et il doit être opéré sur la base de nouvelles disciplines scientifiques et surtout des sciences humaines”.

Telles l’histoire, la sociologie, la psychologie, la linguistique, l’anthropologie, la philosophie et la codicologie. Très actif sur Facebook, l’académicien se positionne ainsi en défenseur d’un “islam des Lumières” contre “les tenants d’une lecture traditionaliste prétendant détenir la vérité absolue dans l’interprétation des textes religieux”. 

Dès  l’annonce  des  poursuites  judiciaires  à  son encontre, l’islamologue a bénéficié d’un large mouvement de soutien sur les  réseaux  sociaux et de la part de partis politiques (FFS, RCD, PT) qui ont vu en ce procès “une manière d’interdire le libre débat et la libre pensée”. De son côté, le plaignant Bouyadjira Abderrerak a appelé jeudi, à sa sortie du tribunal de Sidi M’hamed, les citoyens à le soutenir dans sa démarche.                       
 

N. H.

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