
La chambre pénale de la cour de Béjaïa a reporté, hier, le procès en appel du président de l’Association pour la protection de la nature “El-Ardh”, Karim Khima, au 14 janvier de l’année prochaine. Ce militant écologiste est poursuivi pour “diffamation” par le gérant du parc des loisirs “Ali-Vava”, sis en plein centre-ville de Béjaïa. Notons que le prévenu avait été condamné, en première instance, le 29 mars 2021, à six mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 30 000 DA. Pour rappel, le tribunal correctionnel de Béjaïa avait initialement prononcé un jugement par défaut, en date du 8 décembre 2020, condamnant le militant mis en cause à une peine de deux mois de prison ferme assortie d’une amende de 20 000 DA. Un verdict rendu à l’insu de l’accusé, et contre lequel il avait fait opposition, conformément à la réglementation en vigueur.
La genèse de cette affaire, qui a fait couler beaucoup d’encre, remonte au début de l’année 2020, lorsqu’une dizaine d’associations, notamment celles de défense de l’environnement, avaient organisé des rassemblements de protestation devant l’entrée principale du parc des loisirs Ali-Vava, pour dénoncer “la privatisation du domaine public” et exiger “la gratuité de l’accès à cet espace naturel”. Ainsi, le militant Karim Khima, qui faisait partie de ces défenseurs de la nature ayant interpellé les autorités locales sur les “dépassements” constatés dans le périmètre de ce parc d’attractions et de loisirs, a fait l’objet d’une plainte déposée par l’investisseur privé qui avait bénéficié, faut-il le souligner, d’une concession de ce bien privé de l’État pour une durée de 33 ans. Par ailleurs, ce jeune militant associatif affirme qu’un deuxième procès en diffamation l’attend pour le 22 décembre prochain, à la suite d’une autre plainte déposée contre lui par le même gérant du parc des loisirs Ali-Vava.
KAMAL OUHNIA