L’Actualité Le parti du FLN

Le Putsch, comme mode d’emploi

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Kamel GHIMOUZE Publié 11 Septembre 2021 à 10:59

Nonobstant les turpitudes qui ont jalonné le règne sans partage du pouvoir par le vieux parti pendant plus d’un quart de siècle d’indépendance, celui-ci perpétue sans retenue les abjections. Les scènes de pugilat marquent quasiment, toutes les joutes politiques déterminantes pour l’avenir du FLN que d’aucuns estiment depuis longtemps déjà que sa place est au musée. Congédié une première fois par le sursaut populaire du 5 Octobre 1988, il n’est ressuscité facétieusement que par la grâce d’Abdelaziz Bouteflika qui endossa le soutien d’une machine huilée à la fraude électorale avant d’en devenir son mentor et demeure à ce jour président, sa répudiation récente par le mouvement citoyen du 22 Février 2019 résonne toujours. 

De scission, en dissension, la maison FLN ne vit plus qu’aux bruissements des jeux de coulisses sinon aux pétarades aux allures scandaleuses comme celles de l’implication de son ex-secrétaire général Djamel Ould Abbes actuellement en prison pour de graves affaires de corruption, Amar Saâdani en fuite et qui se trouve être sous le coup d’un mandat d’arrêt international ou encore Mohamed Djemaï qui a été acquitté après un procès en appel et un long séjour à la prison d’El-Harrach. Le plus troublant, demeure néanmoins cette inclination aux putschs. Politique aguerri au passé militant très riche, feu Abdelhamid Mehri a dû, dès 1996, céder la direction du parti à Boualem Benhamouda en 1996 après le fameux “coup d’État scientifique” .

Une année après l’arrivée de Boualem Benhamouda à la tête du FLN qui a été élu de justesse devant Mouloud Hamrouche, promis pourtant à une victoire facile, le parti connaîtra une saignée jamais vécue, à la faveur de la création du RND qui absorba tous les soutiens dont bénéficiait le FLN, réduit à une coquille vide et annonçant une descente aux enfers inéluctable. Néanmoins, l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle anticipée de 1999 redonnera de l’allant au vieux parti.

L’allégeance qu’il signifia à cette candidature ne connaîtra pas de refus et permit à Boualem Benhamouda d’envisager une revanche ratissant dans le giron qui a porté la candidature de Bouteflika, lequel misait sur l’implication sans faille d’un FLN revigoré pour faire face à ses adversaires, notamment au sein de l’institution militaire. 

Un pari gagnant pour Benhamouda qui réussit à s’attacher l’adhésion de plusieurs figures, y compris ses détracteurs d’antan. En 2001, il est, tout de même, poussé vers la sortie, sans fracas cette fois-ci, signe que la succession a été minutieusement préparée en haut lieu d’autant plus que le nouveau SG du FLN a pour nom Ali Benflis alors chef du gouvernement. Il va sans dire que celui-ci, sans concurrent, sera plébiscité par ses pairs du comité central du FLN. En 2003, le remplacement d’Ali Benflis par Ahmed Ouyahia à la tête de l’Exécutif sonne une nouvelle ère peu glorieuse, faut-il le souligner, pour le FLN. 

Un mouvement de redressement pour destituer Ali Benflis est mis en place au moment où celui-ci annonçait sa candidature au nom du FLN pour l’élection présidentielle de 2004 et alors que la défiance qui le frappait serait due à son opposition au deuxième mandat brigué par Bouteflika. D’ailleurs c’est à sa destitution que paraît la formule de “justice de la nuit” s’agissant de l’invalidation de son intronisation à la tête du FLN. Après un intérim de moins d’une année, assuré par Abdelkrim Abada, Abdelaziz Belkhadem devient le nouveau secrétaire général du FLN en 2005. Contesté, il est destitué à son tour en février 2013 suite à un autre mouvement de redressement. Une année plus tard, il est carrément exclu du FLN. 

L’histoire récente du vieux parti a, quant à elle, révélé les fourberies et manigances qui ont miné ce parti notamment les scandales dont se sont rendu coupables Amar Saâdani et Djamel Ould Abbes pour ne citer que ces deux-là. Aujourd’hui c’est Abou El-Fadhl Baâdji qui est dans l’œil du cyclone. 

 

 
Kamel Ghimouze

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