L’Actualité raidissEment de leur électorat

Le reflux des islamistes

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Said OUSSAD Publié 16 Juin 2021 à 09:20

© D. R.
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Le plus grand perdant de ce courant est incontestablement le vieux Djaballah qui sort les mains vides du scrutin législatif.  

La mouture du nouveau Parlement algérien risque fort de ressembler à celle de 2017 qui avait vu la domination des partis de l’ex-alliance présidentielle, le Fln et le Rnd, malgré les appels à la victoire des courants dits islamistes. Ainsi, si le chef du Msp a prédit en amont “une victoire écrasante” de ses candidats en revendiquant “la majorité des 407 sièges du Parlement”, les PV de dépouillement préliminaires dans certaines wilayas du pays ne vont pas dans ce sens.

Les chiffres, même s’ils ne sont que partiels — les résultats définitifs du scrutin ne devront pas être annoncés avant le fin de la semaine en cours —, renseignent sur une tendance générale qui se dégage incluant le Msp, mais sans dégager une quelconque hégémonie sur la Chambre basse. Au vu de ces premiers résultats rendus publics, Bengrina, le président d’El-Bina, considéré à tort ou à raison comme l’autre poids lourd de la mouvance islamiste, doit lui aussi déchanter.

En effet, il avait promis, en avril dernier, de remporter ces législatives anticipées, cependant il est clair que si sa formation est présente dans l’hémicycle, sa participation à la prochaine Assemblée ne serait que symbolique. Ainsi, et à titre illustratif, le Msp a obtenu 3 sièges à Chlef sur les 11 en jeu ; à M’sila, ce sont 3 sièges sur 11 qui lui reviennent ; à Annaba, le parti de Makri a raflé 4 sièges ; à Sétif, et sur un total de 15 sièges, il en a obtenu 6 ; à Mascara, ce sont 2 sièges sur 8. À Tizi Ouzou et Béjaïa, le Msp n’a obtenu aucun siège alors qu’El-Bina obtient un siège à Bouira et 2 à Médéa contre 3 pour le Hamas qui accapare deux autres sièges à Tébessa.

On est donc loin des prétentions de Makri qui se voyait déjà à la tête du futur gouvernement et de ses déclarations péremptoires quant à une large victoire dans les élections législatives. Une auto-proclamation qui lui a valu un rappel à l’ordre de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).

Dans un communiqué rendu public en fin de soirée vendredi dernier, l’Anie a démenti les déclarations du Msp sur une prétendue victoire écrasante du parti islamiste aux législatives. La même source d’information a qualifié ces annonces d’“infondées” qui “s’inscrivent dans le cadre des campagnes malveillantes qui portent atteinte à la préservation de l’édification de l’Algérie nouvelle”.

Le Hamas avait mis en garde, quelques heures plus tôt, contre l’existence de “vastes tentatives” visant à modifier les résultats des élections. Pour rappel, cette mise au point de l’Autorité concerne également le FLN qui avait fait les mêmes déclarations triomphantes.

Si le Msp doit siéger au prochain Parlement, il devra pertinemment composer avec une majorité écrasante des deux partis traditionnellement inféodés au pouvoir central.

Mais ce qui est certain, c’est qu’il sera mieux représenté, quantitativement, par rapport à l’hémicycle de 2017, alors que le grand perdant de ces élections dans le camp des islamistes est à chercher du côté d’Ennahda qui comptait 15 députés lors de la précédente fournée. Taj de Zerouati, qu’on prête à la mouvance islamiste BCBG, est, lui aussi, en perte de vitesse et ne devrait pas conserver son quota de 2017.

L’autre inconnue reste les indépendants dont beaucoup se revendiquent de ce courant islamiste et qui, selon les premières estimations, devront être le facteur X de ce Parlement si d’aventure le bicéphalisme Fln-Rnd venait à se rompre. 
 

SAïD OUSSAD

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