L’Actualité Persistance du blocage de ses matières premières sous douane

L’Eniem à nouveau dans le rouge

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Samir LESLOUS Publié 04 Mars 2021 à 08:32

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Un mois, à peine, après la reprise de son activité, le 1er février dernier, l’Eniem risque de se retrouver, dans les tout prochains jours, en rupture d’intrants.

Face à la persistance du blocage de ses matières premières sous douane, l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (Eniem), implantée à Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, risque, une fois de plus, de se retrouver, dans les tout prochains jours, en rupture d’intrants. C’est, du moins, ce qui ressort du courrier que vient d’adresser la section syndicale de l’entreprise à son secrétaire général, au P-DG de l’Eniem et au holding Elec El-Djazaïr, à l’effet de tirer la sonnette d’alarme et lui demander d’intervenir auprès des hautes autorités pour débloquer la situation. 

“Nous venons, encore une fois, attirer votre attention et solliciter votre intervention auprès des hautes instances en vue de dénouer la crise que traverse l’Eniem et qui risque d’avoir de lourdes conséquences sur sa pérennité”, alerte la section syndicale dans son courrier dans lequel elle détaille ensuite la raison qui fait courir à l’Eniem cette nouvelle crise. “Toutes les démarches effectuées auprès du ministère de tutelle pour bénéficier d’une dérogation spéciale en vue du dédouanement de la marchandise bloquée au parc sous-douane d’Alger, sont restées à ce jour sans suite”, écrit le syndicat avant de rappeler que cette matière première d’une valeur de 400 millions de dinars avait été importée en juillet 2020, soit avant l’entrée en vigueur de la décision d’interdiction de l’importation des kits CKD/ SKD.

Pis encore, explique le syndicat, le payement des taxes douanières aux tarifs d’aujourd’hui coûtera à l’entreprise près du double du prix d’acquisition initial. Ainsi donc, assène-t-il, “l’entreprise qui est enlisée dans des difficultés financières énormes est incapable de supporter le poids de ces frais de douane supplémentaires”. 

Dans son document, le syndicat souligne que cette situation est d’autant plus insupportable pour l’Eniem que cet ancien leader incontesté de l’industrie de l’électroménager a été contraint, durant l’année 2020, rappelle-t-il, à plusieurs arrêts techniques, faute de matière première. “Aujourd’hui, force est de constater que la situation de l’entreprise risque fortement de s’aggraver davantage, rendant ainsi son redressement encore plus difficile”, préviennent les rédacteurs du courrier qui considèrent leur cri d’alarme comme une interpellation ayant pour objectif d’éviter le pire à l’entreprise. 

Cette situation était, à vrai dire, prévisible dès la reprise de la production de l’Eniem début février dernier. “Avec la matière première dont nous   disposons sur site, l’Eniem a de quoi tourner seulement 15 jours”, a expliqué un cadre de l’entreprise, à la reprise des travailleurs. Le même jour, Mustapha Chaoui, le P-DG fraîchement installé, a annoncé au cours de sa première réunion du conseil d’administration qu’il comptait entamer, dès le lendemain, les démarches pour débloquer les matières premières encore sous douane.

Des matières qui, une fois débloquées, auraient prolongé le sursis de l’entreprise en attendant la mise œuvre du plan de sauvetage promis par les hautes autorités de l’État. Un plan présenté tambour battant par ces dernières mais qui était, en réalité, loin de séduire les cadres de l’entreprise qui, eux, étaient convaincus, disaient-ils, que “la seule solution est le gel du décret n°20-313 portant cahier des charges des industries de l’électroménager”.

“Comme toutes les entreprises publiques exerçant dans le secteur, nous avons besoin d’une période de grâce. Cela d’autant que l’intégration nécessite la rénovation de certains équipements et le changement d’autres. Ce qui a besoin au moins d’une période d’une année”, a expliqué un cadre de l’entreprise, précisant que s’il est vrai que l’Eniem a atteint le taux d’intégration exigé quant à la chaîne de cuisson, ce n’est pas le cas de la chaîne du froid. “Le cahier des charges exige 60%. Or, l’Eniem est à un taux d’environ 30% d’intégration de sa chaîne du froid”, a-t-il précisé. 

 


Samir LESLOUS

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