Comme prévu, les avocats du barreau d’Oran ont répondu à l’appel de l’Union nationale des Ordres des avocats (Unoa) et ont gelé leurs activités, hier 23 février, dans toutes les juridictions.
“Cet arrêt de travail est une marque de solidarité avec le barreau de Blida dont l’un des avocats subit un acharnement, mais aussi une réponse au ministère de la Justice qui veut mettre au pas les avocats”, a estimé Me Farid Khemisti, qui dénonce les pressions que certains magistrats tentent d’exercer sur les robes noires. “Le report à une semaine du délibéré concernant la demande de liberté provisoire de l’avocat de Blida est une aberration.
On n’a jamais vu ça. Soit le juge accepte la requête, soit il l’a rejette”, s’indigne encore Me Khemisti, en affirmant qu’en l’occurrence, le juge devait accéder à la demande de liberté provisoire étant donné que “notre confrère, qui dispose de deux adresses (domicile et cabinet), présente les garanties de représentation”.
Boussag Omar, jeune avocat du barreau d’Oran, condamne également, ce qu’il qualifie de “violation des procédures judiciaires” contre son confrère de Blida qui, dit-il, “aurait dû bénéficier de la liberté provisoire parce qu’il présente toutes les garanties de représentation”.
Pour Abderrezak Fodil, autre avocat en grève, l’épisode de Blida illustre la dégradation de la profession d’avocat et des conditions de travail des robes noires. “Cela est dû essentiellement au fait que les avocats se sont mobilisés pour défendre les hirakistes.
Pour cela, l’Exécutif et une partie des magistrats nous compliquent la tâche et ne reculent devant rien pour nous empêcher d’accomplir notre tâche”, soutient-il, en affirmant que la solidarité avec les confrères est un devoir, “particulièrement en ces moments historiques”.
S. OULD ALI