L’Actualité En solidarité avec Abderraouf Arslane

Les avocats ont paralysé l’activité judiciaire

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S. Ould Ali/L. Oubira/A. Allia/K. Ghimouze Publié 08 Juin 2021 à 08:38

© Archives Liberté
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Plusieurs tribunaux du pays ont été paralysés, hier, à l’appel de l’Union nationale des ordres des avocats (Unoa) en suspendant leurs activités dans toutes les juridictions en soutien à leur confrère du barreau de Tébessa, Abderraouf Arslane, arrêté et écroué depuis le 26 mai dernier. Comme attendu, les avocats du barreau d’Oran ont suivi le mot d’ordre de grève et à la cour, comme dans l'ensemble des huit tribunaux de la wilaya, tous les procès impliquant les avocats de la défense ont été reportés à des dates ultérieures. De nombreux avocats d'Oran ont qualifié la mise sous mandat de dépôt de leur confrère d’“arbitraire” et d’“injustifiée”, tout en y voyant  une “atteinte aux libertés” et une “menace sur le métier”.

À Béjaïa, tous les tribunaux de la wilaya ont observé une grève notamment les membres de l’Ordre régional des avocats de Béjaïa (Orab). Cet arrêt de travail a été ponctué par un rassemblement d’une heure environ dans l’enceinte de la cour de justice. “Le mouvement de grève des avocats a été suivi à 100% au niveau de notre wilaya. L’activité judiciaire a été totalement paralysée. Tous les procès programmés pour aujourd’hui (hier, ndlr) au niveau des cinq tribunaux et de la cour d’appel ont été renvoyés par les juges en raison du boycott des audiences par les avocats”, a déclaré à Liberté, Me Dris Abderrahmane, bâtonnier de la wilaya de Béjaïa. “La corporation des avocats réclame la libération de son confrère de Tébessa, le respect de la présomption d’innocence et de l’instruction judiciaire”, a-t-il ajouté. Allusion faite ici par le bâtonnier de la wilaya de Béjaïa à la sortie médiatique du parquet de Tébessa évoquant les lourdes charges retenues contre son confrère Abderraouf Arslane, accusé “d’appartenance à une organisation terroriste”. “La mise sous mandat de dépôt ne doit pas être une règle, mais une exception”, a insisté Me Dris.

À l’est du pays, les robes noires dépendant des barreaux d’Annaba, d’El-Tarf, de Guelma, de Souk-Ahras et de Tébessa ont boycotté à 100% les audiences. Les avocats que Liberté a pu contacter ont été unanimes à soutenir que l’arrestation de leur confrère est “un précédent d’une extrême gravité” et ont fait part de leurs inquiétudes, quant à “l’observation du principe de présomption d’innocence, consacrée par la Constitution et dont devrait bénéficier tout accusé”. Malgré les affirmations du premier adjoint du procureur général de Tébessa Aoun, qui assurait en conférence de presse que l’incarcération de Me Arslane n’avait “rien à voir avec sa fonction d’avocat mais pour son appartenance au mouvement Rachad”, les avocats d’El-Tarf, solidaires avec celui-ci, continuent d’affirmer que “le dossier le concernant ne contient aucune preuve ou de présomption même minime de son adhésion à une organisation terroriste”. Aussi, ils exigent sa libération immédiate en attendant l’organisation d’un procès juste et équitable, si tel devait être le cas. Le bâtonnier de Tébessa, Me Mohamed Boudiar a indiqué que le bâtonnat suit avec attention le déroulement de l’instruction du dossier de son confrère, tout en insistant pour qu’il bénéficie d’une mise en liberté provisoire.

À Constantine, le mot d’ordre de grève de l’Unoa a été largement suivi par les robes noires de la wilaya pour “dénoncer la démarche du parquet de Tébessa qui s’est faite à l’insu du bâtonnat de cette région et aussi pour alerter sur les périls encourus par les robes noires dans l’exercice de leurs missions indissociables de la bonne marche de la justice”, a soutenu un avocat du barreau de Constantine. Si l’on excepte les affaires pendantes assujetties aux délais légaux, toute l’activité judiciaire était à l’arrêt hier au niveau de la cour de justice de Constantine et des tribunaux relevant de sa juridiction. Les échos parvenus durant la journée au bâtonnat de la région de Constantine qui englobe les cours de justice et tribunaux des wilayas de Mila, de Jijel et de Skikda font état d’une mobilisation massive des robes noires à travers les quatre juridictions. 

 


S. Ould Ali/L. Oubira/A. Allia/K. Ghimouze

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