L’Actualité RÉFORME DE L’ÉCOLE, DE LA JUSTICE ET DES STRUCTURES DE L’ÉTAT

Les chantiers mort-nés

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Arab CHIH Publié 20 Septembre 2021 à 00:40

© D. R.
© D. R.

Mal élu en 1999, notamment avec le retrait fracassant de la course de ses 6 autres concurrents, l’ex-président Abdelaziz Bouteflika s’était, dès son accession au trône, lancé à tombeau ouvert dans une grande opération de charme pour gagner des soutiens et consolider un pouvoir en mal de légitimité.

Pour ce faire, il n’avait pas fait qu’user de sa faconde et de son passé de chef de file de la diplomatie algérienne durant ses années de gloire, mais surtout engagé de grands chantiers de réformes pour convaincre les Algériens de sa volonté de bâtir un État fort et pérenne.

Ainsi, il avait mis en place, durant son premier mandat, trois grandes commissions chargées de faire une radioscopie complète de trois secteurs-clés (les structures de l’État, la justice et l’école) et tous confiées à des grosses pointures (Missoum Sbih pour la réforme des structures de l’État, Mohand Issad pour la réforme de la justice et Benali Benzaghou pour la réforme de l’école) entourées de grandes compétences. Des rapports de qualité avaient sanctionné les travaux de ces commissions, mais très peu de recommandations émises par les différents experts ont été mises en application. 

Ainsi, au lieu d’une vraie refondation totale de l’État et de la décentralisation promise de celui-ci, les Algériens ont assisté, effarés et impuissants, à une tribalisation accentuée de l’État avec plus de 14 ministres issus de la même wilaya dans un même gouvernement, un présidentialisme hypertrophié où tous les pouvoirs étaient aux mains de l’ex-président et la vampirisation des institutions et à un squattage en règle de l’État par le frère du président et son club fermé composé d’hommes d’affaires influents qui a failli déboucher sur une “monarchisation du pouvoir à la syrienne”. 

Quid de la réforme de la justice ? Elle n’a, malheureusement, pas connu meilleur sort, puisque l’indépendance de la justice reste toujours un vœu pieux et le président de cette commission lui-même, le défunt Mohand Issad, avait déjà reconnu l’échec de cette réforme.

Pour ce qui est de la commission de la réforme de l’école, le rapport dans lequel elle avait fait une évaluation complète du système éducatif algérien n’a pas été rendu public à ce jour. “Comme il l’avait demandé, le président de la République a été destinataire d’un rapport des travaux de la commission. Je regrette que le rapport ne soit pas, à ce jour, publié. Il n’y a rien de secret. C’est une affaire qui concerne toute la société. Il serait utile que ce rapport soit rendu public”, a déploré M. Benzaghou. 

Il faut dire que certaines des recommandations émises par la commission Benzaghou, comme l’introduction des langues étrangères dans le système éducatif, ont été prises en compte par les ministres successifs. Sauf que le problème de fond, à savoir l’idéologisation de l’école qui, des décennies durant, a été l’otage du courant conservateur, n’a pas été réglé. 
 

Arab C.

 

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