En grève générale depuis le dimanche 26 septembre, les enseignants du lycée El-Hammadia (ex-Polyvalent) de Béjaïa, ont organisé, hier matin, un rassemblement devant le siège de la wilaya pour dénoncer “le déficit flagrant quant à l’encadrement pédagogique et à la surcharge de classes”. Une situation qui se répercute sur la charge de travail du personnel enseignant, dont le volume horaire hebdomadaire dépasse largement les 18 heures par semaine. “Certains collègues sont appelés à travailler de 8h à 17h30. C’est inadmissible !”, fulmine M. Saci, un jeune enseignant et membre de la section Cnapeste du lycée El-Hammadia.
Selon les responsables du même syndicat autonome, cet établissement de l’enseignement secondaire, considéré comme le plus important de la wilaya de Béjaïa, enregistre un déficit de 17 enseignants, toutes matières confondues. D’où la colère des enseignants qui refusent le recours à des heures supplémentaires. En revanche, l’administration de l’établissement estime que la situation est loin d’être inquiétante, étant donné que sur les 45 divisions existantes cette année, il n’y a que deux groupes qui compte 29 élèves, lesquels sont affectés dans une salle de classe spacieuse qu’on a pu réaménager au lendemain du séisme du 18 mars dernier.
Pour le reste des groupes, on dénombre au maximum 25 élèves. Il n’empêche que les syndicalistes du Cnapeste pressent les autorités compétentes à renforcer ce lycée en moyens humains, notamment en personnel enseignant. C’est dans cette optique que ce syndicat a appelé au rassemblement d’hier, à l’issue duquel une délégation des enseignants grévistes, accompagnés du coordinateur de wilaya du Cnapeste, Ahcène Mansouri, a été reçue par l’inspecteur général de la wilaya de Béjaïa.
À sa sortie du siège de la wilaya, M. Mansouri nous a fait savoir que le représentant du wali leur a demandé de lui remettre, dans les plus brefs délais, un rapport détaillé sur la situation qui prévaut au lycée El-Hammadia, tout en mettant en avant les principales revendications des enseignants grévistes. Visiblement insatisfaits de la réponse donnée par leur interlocuteur, les représentants du Cnapeste ne cachent pas leur appréhension quant au pourrissement de la situation.
De leur côté, les parents d’élèves s’inquiètent sur l’avenir de leurs enfants et refusent que ces derniers soient les otages de ce conflit qui oppose le personnel enseignant aux responsables du secteur de l’éducation nationale.
KAMAL OUHNIA
