L’Actualité Colère dans les établissements scolaires de plusieurs wilayas

Les enseignants ont répondu à l’appel des syndicats

Deux semaines après le début de la grève spontanée des travailleurs de l’Éducation nationale à Oran, trois syndicats autonomes (Cela, Unpef et Satef) ont décidé de rejoindre la fronde sociale. “Nous sommes désormais en grève ouverte dès aujourd’hui (hier mercredi 28 avril, ndlr) et nous allons étudier les moyens d’augmenter la pression”, a déclaré une source du Cela-Oran, en indiquant que cette décision a été prise en réaction à l’inertie des pouvoirs publics et la dégradation inédite des conditions socioprofessionnelles des travailleurs de l’éducation.

Hier, et comme tous les jours depuis le 15 avril, la Direction de l’éducation nationale d’Oran a été, une nouvelle fois, assiégée par des centaines de travailleurs de l’éducation nationale, unis sous la même plateforme de revendications destinées, expliquent-ils, à réhabiliter l’image de l’éducateur gravement altérée par des années de gabegie et à mettre à sa disposition les moyens d'accomplir sa tâche. 

Les trois syndicats, qui annoncent une série d’actions de protestation, appellent les travailleurs de l’éducation à se mobiliser jusqu’à la satisfaction de l’ensemble des revendications. À Aïn Témouchent, le mouvement de grève a été largement suivi dans l’ensemble des établissements scolaires des trois paliers. C’est ce qu’a déclaré à Liberté, Cheikh Hamed, secrétaire général du bureau de wilaya de l’Unpef, en précisant que le taux de suivi a dépassé largement les 85% tous paliers et corps confondus. 

Pas moins d’une dizaine de syndicats activant à Aïn Témouchent ont adhéré à ce mouvement de grève. Par cette action, les syndicats ont voulu apporter leur soutien aux grévistes parmi les enseignants, les conseillers pédagogiques, le directeurs des établissements scolaires et bien d’autres travailleurs des corps communs. De son côté, Abdelkrim Malioui, coordinateur du Cnapest de la wilaya, a indiqué que son syndicat n’a pas adhéré à la grève, arguant ignorer l’origine de cet appel.

À Tizi Ouzou, la grève a été largement suivie. En plus des établissements scolaires paralysés par ce débrayage, une centaine de travailleurs de l’éducation ont observé un rassemblement de protestation devant le siège de la Direction de l’éducation. 

Pour Mohand Djouadi, membre du bureau de wilaya de l’Unpef, cette action vise à réitérer les revendications socioprofessionnelles de la grande famille de l’éducation. “Nos problèmes doivent être vraiment pris en charge surtout en cette période de crise sanitaire due à la Covid-19 où les plannings de travail sont surchargés”, a-t-il affirmé, avant de lancer : “Nous revendiquons carrément la multiplication du point indiciaire.” 

De son côté, le coordinateur du Satef, Alliouche Ameziane, est revenu sur des revendications plus pédagogiques dont l’allègement des programmes des écoles primaires. 

À Béjaïa, des dizaines de travailleurs de l’éducation nationale, toutes catégories confondues, ont observé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de l’académie. Un rassemblement tenu sur fond de grève générale observée dans les trois paliers des établissements scolaires de la région.

Selon le secrétaire général du Satef de Béjaïa, Kamal Touabtia, et le président de l’Unpef de Béjaïa, Saâdi Aït Ouaret, le taux de suivi de la grève dans les trois paliers avoisine les 70%.

Pour revenir au rassemblement, les cadres syndicaux du Satef, de l’Unpef et du Cela ont improvisé une prise de parole, à travers laquelle ils ont dénoncé “la dégradation du pouvoir d’achat et de leur situation socioprofessionnelle”, tout en réitérant leurs revendications de pas moins de 15 points.
Du côté de l’académie de Béjaïa, par la voie de son attaché de presse, Boualem Chouali, on parle d’un taux global de suivi de la grève à l’échelle de wilaya de 2,89% (10,52% dans les écoles primaires, 0,56% dans le moyen et 0,16% dans le secondaire).

À Sétif, des dizaines d’établissements ont rejoint hier le mouvement de protestation entamé au début de la semaine en cours et auquel ont adhéré des syndicats du secteur, à savoir l’Unpef, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, le Conseil national des lycées d’Alger et le Syndicat autonome des travailleurs des services économiques. Selon la Direction de l’éducation nationale, pour le personnel enseignant, c’est le cycle moyen qui a enregistré le taux le plus élevé de grévistes avec près de 25% suivi du primaire avec 19,03% et du secondaire avec 3,28%.

Pour le personnel administratif, le taux global dans les trois paliers n’a pas dépassé les 1,86%. Par ailleurs, la cellule de communication de la Direction de l’éducation a indiqué que sur les 1 220 établissements scolaires tous paliers confondus, seuls 279 établissements ont suivi le mot d’ordre de grève auquel a appelé le collectif des professeurs via les réseaux sociaux. 

À Constantine, La plupart des établissements scolaires ont été paralysés, hier, après l’appel lancé par trois syndicats du secteur de l’éducation (Unpef, Cela et Satef). Une action de protestation ponctuée également par un rassemblement de plusieurs dizaines d’enseignants et de travailleurs de l’éducation nationale dans cette wilaya et dont une majorité affiliée aux paliers primaire et moyen. 

Contrairement à l’action entamée lundi, laquelle a été marquée par une faible mobilisation, le mouvement de grève enclenché hier a connu une forte adhésion des enseignants et travailleurs des cycles moyen et primaire, notamment. Un mouvement qui devrait se poursuivre aujourd’hui jeudi et reconduit certainement dimanche prochain puisqu’un autre rassemblement devant la Direction de l’éducation de wilaya est prévu ce jour, selon les animateurs du regroupement d’hier, promettant une escalade dont les contours seront connus ce week-end. 

Des slogans récusant l’inertie de la tutelle et le non-respect des engagements des pouvoirs publics quant à l’amélioration des conditions de travail et la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des travailleurs du secteur de l’éducation ont été entonnés lors de ce rassemblement.  

 

 

S. Ould Ali/M. Laradj/K. Tighilt/L. Oubira/
F. Senoussaoui/K. Ghimouze

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