Les étudiants de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou sont revenus, hier matin, à la charge, en occupant la voie publique, pour dénoncer l’insécurité qui prévaut à l’université et l’agression à l’arme blanche d’un étudiant, survenu jeudi dernier, à l’intérieur même du département de français.
C’est au niveau de la montée de l’université menant vers le centre-ville, que des centaines d’étudiants ont bloqué la route à l’aide de divers objets et en brandissant une large banderole sur laquelle on pouvait lire : “Insécurité, jusqu’à quand ?” Outre ce mot d’ordre, les étudiants ont également dénoncé cette insécurité en scandant : “Extra dégage, l’étudiant s’engage”, “Nous en avons marre des extras” ou encore “Libérez l’UMMTO”. “Laissez l'université tranquille”, a clamé un étudiant rencontré sur place.
Pour cet étudiant, rien ne va plus à l'université de Tizi Ouzou. “Vols, agressions, réseaux de stupéfiants et dégradation sur tous les plans. On se demande à qui profite ce marasme”, a-t-il dénoncé. “Face à cette situation, toute la communauté universitaire doit être solidaire pour en finir avec ces pratiques qui mettent en danger non seulement les personnes, mais aussi toute cette institution qui dévie de sa mission principale qui est la formation et la recherche scientifiques”, a-t-il encore précisé.
“Nous exigeons un climat favorable pour poursuivre nos études dans la dignité et en toute sécurité”, a-t-il ajouté. Pour un autre étudiant, les responsables de l’université ont déclaré leur impuissance face à la crise que traverse l’université de Tizi Ouzou. “Nos responsables nous ont affirmé qu’ils ne peuvent plus rien faire face à l’insécurité qui règne à l’université, d’où, d’ailleurs, notre action qui vise à attirer l’attention des autorités compétentes quant à cette situation qui dure depuis plusieurs semaines”, a déploré notre interlocuteur.
À noter qu’à travers une déclaration rendue publique avant-hier, le Comité des étudiants de la faculté des sciences économiques (Coinseco) a dénoncé des individus qui veulent clochardiser l’université.
Le Coinseco a également évoqué une accumulation d’agressions, d’intimidations et d’incidents impliquant des extra-universitaires. “Cette situation a poussé les étudiants à opter pour des actions de protestation, afin d’exprimer leur ras-le-bol et leur désarroi face à cette situation”, a-t-il relevé.
“Les étudiants, devant cette situation désastreuse, ont dû, en dernier ressort, sortir dans la rue dans l’espoir de faire entendre leur voix”, a encore affirmé le Coinseco qui a appelé, dans son communiqué, la communauté universitaire à la mobilisation, afin d’exiger une solution urgente pour améliorer la sécurité à l’université.
K. TIGHILT