L’Actualité Après la découverte de migrants sans vie en Espagne

Les familles des harraga de Seddouk dans l’angoisse

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Kamal OUHNIA Publié 27 Septembre 2021 à 00:42

© D. R.
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Après l’annonce de la découverte, par les gardes-côtes espagnols, de plusieurs corps de migrants clandestins (harraga) sur des plages de la province d'Almeria (Andalousie), le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh), Saïd Salhi, a lancé un appel à la population béjaouie pour une identification éventuelle de cadavres originaires de la région. 

Selon  le  responsable  de  la  Laddh, il  s'agit  des  candidats  à  l’émigration clandestine qui ont embarqué dans la nuit du 17 au 18 septembre, depuis les côtes oranaises.

La première barque qui a quitté le rivage oranais, dans la soirée du vendredi 17 septembre, vers 21h, aurait été secourue par les gardes-côtes espagnols, tandis que celle ayant pris le large  le lendemain  matin, vers 5h, aurait coulé avant son arrivée à destination, nous a-t-il précisé.

Il y aurait, selon notre interlocuteur, pas moins d’une dizaine de corps sans vie repêchés sur les côtes espagnoles, dont deux femmes et un enfant en bas âge. 

À noter que l’appel lancé par Saïd Salhi sur les ondes de radio Soummam de Béjaïa a suscité une véritable onde de choc au sein de la population locale si bien que de nombreuses familles de Seddouk, de Beni Maouche, de Bouhamza et de Semaoune ont pris attache avec le représentant de la Laddh pour lui faire part de leur grande inquiétude quant au sort réservé à leurs proches qui auraient participé à ces deux traversées cauchemardesques de la Méditerranée.

“Suite à notre appel à témoins pour identifier les corps de harraga algériens morts noyés au large d’Almeria, nous avons été contactés par plusieurs familles de la vallée de la Soummam, notamment de la région de Seddouk, qui s’inquiètent pour leurs enfants ayant embarqué depuis les côtes oranaises et qui n’ont pas donné signe de vie depuis plus d’une semaine”, affirme M. Salhi, qui n’exclut pas que d’autres personnes parmi ces harraga “sont en vie ou détenus par les autorités espagnoles”. 

De leur côté, les familles, encore traumatisées par ce drame au large de la Méditerranée, ne savent plus à quel saint se vouer. Elles appellent à l’accélération de la procédure d’identification des corps retrouvés, en vue de procéder au rapatriement des dépouilles mortelles, craignant le recours, par les autorités espagnoles, à l’incinération des corps non identifiés, comme ce fut le cas dans le passé.

“Cette menace de crémation des cadavres hante l’esprit des familles algériennes qui refusent de voir le corps de leur progéniture réduit en cendres, une pratique contraire aux valeurs islamiques et aux coutumes ancestrales du peuple algérien”, déplore le vice-président de la Laddh.

Pour rappel, les familles des 23 jeunes harraga de Béjaïa, ayant pris le large depuis la plage d’Oued Dass (Toudja), le 17 décembre 2020, sont toujours sans nouvelles de leurs enfants, en dépit des incessants cris de détresse lancés en direction des autorités compétentes.

C’est dire que ce phénomène de la harga, qui prend des proportions alarmantes ces derniers mois, ne cesse d’endeuiller les familles algériennes.
 

KAMAL OUHNIA

 

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