L’Actualité Adel Bensaci, Président du Conseil national consultatif pour le développement des PME

“Les mesures en faveur des entreprises ont eu des effets limités”

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Ali TITOUCHE Publié 13 Juillet 2021 à 21:42

© D.R
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Liberté : La hausse des cas de contamination par la Covid-19 fait craindre aux entreprises un nouveau tour de vis sanitaire pour contrer l’évolution de l’épidémie ? Quel est aujourd’hui le sentiment des patrons des PME et des entreprises ?

Adel Bensaci : La crise économique est antérieure à la Covid-19. Nous avons, dès le départ de la pandémie, demandé la mise en place d'un plan de relance économique global qui comprenne à la fois des mesures d'urgence pour la sauvegarde des entreprises et de l'emploi, un plan de relance du secteur productif par la demande en s'appuyant sur les secteurs à forte croissance, grands importateurs de biens et services qui doivent être satisfaits par les entreprises locales, ainsi qu’une stratégie de développement à long terme qui réponde à des objectifs de développement global et par secteurs. 
Or, les mesures prises à l'époque ont eu des effets limités, à l'exemple des secteurs financiers, des impôts… qui n'ont pas complètement suivi et appliqué les décisions prises par les plus hautes autorités du pays. Fort heureusement, les entreprises algériennes ont tenté de se redéployer tant bien que mal, et ont fait preuve de flexibilité et de résilience. 
Mais jusqu'à quand ? C'est toute la problématique qui se pose à ce jour, et nous attendons beaucoup du nouvel Exécutif pour nous concerter avec les acteurs du secteur économique, dans le cadre des espaces intermédiaires prévus à cet effet, tels que le Conseil national consultatif pour le développement, les associations professionnelles et le patronat.

Pensez-vous que les entreprises sont mieux outillées aujourd’hui qu’en 2020 pour affronter les effets d’une nouvelle vague de la pandémie ?

Oui ! Car l'expérience a permis de trouver et de capitaliser des solutions aux problèmes posés, notamment les perturbations des chaînes logistiques, le manque de transport de personnel et la mise en place de procédures internes et gestes barrières au sein des entreprises. 
Reste à savoir s'il y aura des fermetures et quels secteurs seront concernés. Ceux concernés par les fermetures, tels que les commerces, les restaurants et les hôtels, n'auront pas d'autre choix que d'attendre un retour à la normale. Bien que les restaurants se soient redéployés dans la vente en ligne, cela ne représente pas toujours une alternative viable, notamment dans le secteur de la gastronomie, à la différence des fast-foods. Aussi, il est à noter que cette crise a fortement poussé au développement du commerce en ligne, tous domaines confondus : restauration, courses en ligne, “marketplaces” de particulier à particulier, etc.

Une récente étude du Centre de recherche en économie appliquée a conclu que les PME ont été particulièrement affaiblies par les conséquences du choc pandémique. Quelles sont les conséquences les plus visibles de la crise sanitaire sur les entreprises ?

Les PME constituent le pilier des économies développées. Elles constituent aussi en Algérie la grande majorité des entreprises, 97% du tissu des entreprises dont beaucoup de TPE. Le chiffre le plus éloquent est celui des pertes d'emploi qui, selon le ministre du Travail, sont de l'ordre de 57 000 dans l'industrie et un déficit global de 137 000 postes par an. D'où la nécessité de considérer cette crise économique au-delà du simple fait conjoncturel.

 

Propos recueillis par : A. Titouche

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