L’Actualité Suite à l’attribution de 1 890 logements sociaux à El-Khroub

Les recalés ferment la RN3

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Kamel GHIMOUZE Publié 03 Janvier 2021 à 22:34

© D. R.
© D. R.

La tension latente qui couvait depuis mercredi dernier au chef-lieu de daïra d’El-Khroub a failli se transformer, hier, en heurts entre manifestants et membres des services de sécurité ou encore les automobilistes demeurés bloqués durant toute la matinée et même en début d’après-midi. Et pour cause. 

Les demandeurs de logements ne figurant pas sur la liste des 1 890 bénéficiaires des attributions affichée dans la nuit de mardi à mercredi sont passés à l’acte hier en procédant, dès 9h, à la fermeture de la RN3, au siège de la daïra, malgré une présence soutenue des forces de l’ordre et des brigades antiémeutes, un axe routier névralgique reliant Constantine à plusieurs wilayas du Sud et donnant accès à l’autoroute Est-Ouest.

C’est dire qu’en l’espace de quelques minutes, des files interminables de véhicules, de camions de marchandises et même de transporteurs qui venaient à peine de reprendre du service se sont formées sur plusieurs kilomètres.

Une situation qui s’est vite répercutée sur le centre-ville d’El-Khroub qui s’est retrouvé à son tour paralysé par les automobilistes qui tentaient de contourner la RN3. Les manifestants qui ont formé une chaîne pour obstruer la route ont également utilisé des pierres et autres objets hétéroclites pour barrer le passage aux véhicules.

Une pagaille indescriptible s’est installée au moment où les agents des services de l’ordre mobilisés autour du siège de la daïra depuis mercredi dernier observaient impassiblement des scènes de colère à la limite des empoignades entre usagers de la route et manifestants. 

Ces derniers reprochent à la commission de daïra qui a établi la liste des attributaires de logements sa partialité et dénoncent la présence de dizaines de bénéficiaires étrangers à la daïra d’El-Khroub. Selon eux, même la liste affichée ne comprendrait que 1 500 noms et s’interrogent de ce fait sur le sort de près de 390 autres attributions.

Les contestataires affirment qu’ils ont saisi le représentant du médiateur de la République de la wilaya de Constantine qui aurait pris langue le même jour (hier) avec le chef de daïra et le maire d’El-Khroub pour dénouer cette situation. Certains ont même avancé qu’un député de cette localité a échappé de peu à une agression physique vendredi dernier au marché hebdomadaire d’El-Khroub par des manifestants qui se sentaient trahis par les élus locaux notamment.

Pour rappel, l’affichage dans la nuit de mardi à mercredi de la liste des 1 890 bénéficiaires de logements sociaux a provoqué une vive tension. Depuis mercredi, le chef-lieu de daïra d’El-Khroub est marqué par une présence appuyée des forces de l’ordre dont les brigades antiémeutes qui ont littéralement quadrillé la ville.

Des centaines de demandeurs de logements se sont rués depuis vers le siège administratif du secteur urbain relevant de la commune d’El-Khroub où était affichée la liste des bénéficiaires. Et afin de contenir la foule des mécontents, les autorités locales de cette daïra ont prévu d’installer un bureau de dépôt des recours au sein de la salle omnisports mitoyenne avec le lieu d’affichage.

Bondé de monde, mais également d’agents des services de l’ordre, le lieu s’est vite transformé en tribune de dénonciation pour les non-bénéficiaires dont certains attestent que leurs dossiers remontent à 1987. 

De l’aveu même du premier responsable de l’APC d’El-Khroub, le nombre de demandeurs de logements sociaux dans cette localité, la plus importante après le chef-lieu de wilaya de Constantine, avoisinerait les 38 000.

D’ailleurs, toutes les opérations précédentes de relogement et/ou de distribution d’habitations dans cette commune ont été émaillées d’incidents et de mouvements de protestation incriminant à chaque fois l’iniquité de la commission de daïra chargée de l’étude des dossiers des demandeurs. 

La daïra a, pour sa part, rendu public un communiqué invitant les demandeurs de logements entre 1987 et 2013 qui se considèrent lésés d’introduire par écrit un recours auprès de la commission de wilaya de compétence, conformément à l’esprit du décret exécutif n°08-142 du 11 mai 2008 fixant les règles d’attribution du logement public locatif. Quatre bureaux dont deux à la nouvelle ville Ali-Mendjeli ont été installés à cet effet. 
 

Kamel GHIMOUZE

 

 

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