L’Actualité Empêchement, vendredi dernier, des marches du mouvement populaire

Les velléités répressives refont surface

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Mohamed MOULOUDJ Publié 01 Mai 2021 à 22:36

Vendredi dernier lors de la marche à Alger. © Billel Zehani/Liberté
Vendredi dernier lors de la marche à Alger. © Billel Zehani/Liberté

Alors qu’elle se déroulait dans une bonne ambiance, la marche de vendredi passé à Alger a été violemment réprimée et plusieurs manifestants interpellés. Une première depuis la reprise du Hirak. 

Les tentatives d’empêchement des marches hebdomadaires du mouvement populaire, vendredi dernier, à Alger notamment, signent un glissement des autorités vers la répression. 

Après les velléités clairement affichées d’en finir avec l’occupation de l’espace public pendant plus de deux ans par un mouvement qui n’a montré, jusqu’à présent, aucun signe d’essoufflement, l’on assiste désormais à un nouveau procédé qui tend à étouffer la protestation. 

Les tentatives d’empêchement enregistrées ce vendredi ne sont surtout pas anodines, où le résultat d’une simple “glissade” d’un corps de sécurité. Le procédé renseigne sur une volonté d’empêcher les citoyens de manifester.  La méthode tentée n’a pas été “dure”, l’objectif étant de semer la peur au sein des manifestants pour réduire de la force des marches.

La violence avec laquelle les forces de police ont tenté de disperser les foules quelques heures après le début de la manifestation sont la preuve que la recette utilisée se résume à agir avec célérité et d’une manière graduelle, afin d’aboutir au but recherché. Il est difficile de parler de répression à proprement dire. 

Toutefois, la réaction des services de police face aux marches des étudiants et des arrestations tous azimuts qui avaient marqué les dernières manifestations dans plusieurs wilayas renseignent sur ce dessein. On tente d’empêcher même avec force, mais sans verser pour autant dans une répression violente des manifestations publiques. Le timing choisi pour réagir ainsi face aux marches pacifiques du mouvement populaire est également le signe d’une frayeur en haut lieu. 

Les mêmes autorités qui “glorifient” un “Hirak béni” et mettent en avant son caractère “pacifique” et “civilisé” versent curieusement dans la violence et tentent de la provoquer pour justifier une réaction de la même nature. 
Cette étape vient après moult tentatives de “salir” le mouvement avec des procédés aussi loufoques les uns les autres.

Après les multiples propagandes, les intimidations, les arrestations suivies de condamnations, le pouvoir veut visiblement reprendre son sport favori, à savoir la répression. Mais cela sera-t-il de tout repos pour un système cerné de toutes parts par les critiques ? Rien n’est totalement sûr, surtout que les pouvoirs publics peinent cruellement à imposer leur feuille de route. 

Les tentatives de décapiter la protestation, la quête d’annihiler le mouvement, les velléités de le salir et maintenant l’envie d’en finir en usant de l’intimidation et de la répression annoncent un appoint dans la fameuse “gestion démocratique des foules”. 

Il est à craindre une reprise des commandes par les aventuriers de tout acabit qui ne lésineraient surtout pas sur les méthodes, même les plus dures pour hâter la mort d’un mouvement qui a ébahi par son sens élevé de la lutte pacifique. 
 

Mohamed MOULOUDJ

 

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