L’Actualité Embouteillages automobiles

Les villes au bord de l’asphyxie

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Samir OULD ALI Publié 16 Octobre 2021 à 10:40

Les interminables embouteillages, un calvaire pour les usagers de la route dans la ville d’Oran. © D.R
Les interminables embouteillages, un calvaire pour les usagers de la route dans la ville d’Oran. © D.R

Cette situation ne manque pas d’impacter la vie économique puisque nombre de travailleurs arrivent en retard à leur lieu de travail, avec ce que cela provoque comme incidences sur le coût et les relations de travail, mais également sur l’environnement et la santé psychologique des automobilistes et usagers. 

Depuis des années, aucune grande ville d’Algérie n’échappe aux encombrements de la circulation automobile. À Alger, et peut-être à un degré moindre, Oran, Constantine, Béjaïa, Annaba et d’autres centres urbains, les embouteillages constituent désormais une source de stress et de désagréments pour les usagers de la route. “Avant, Oran était synonyme d’espace et de décontraction. Aujourd’hui, il est impossible d’éviter les coups de sang au volant”, se plaignent, à titre d’exemple, les anciens automobilistes en parlant des embouteillages aux ronds-points de la Pépinière, d’El-Bahia ou des encombrements du centre-ville et d’autres grandes artères. 

Les mêmes tourments sont vécus par les habitants des grands centres urbains à travers le pays où les coups de klaxon et les vrombissements des moteurs ont chassé la quiétude et la tranquillité d’antan. Pis encore, cette situation ne manque pas d’impacter la vie économique puisque nombre de travailleurs arrivent en retard à leur  travail, avec ce que cela provoque comme incidences sur le coût et les relations de travail, mais également sur l’environnement et la santé psychologique des automobilistes et usagers. 

Cette situation est, sans doute, due à la progression exponentielle du parc automobile de la voiture du milieu des années 2 000 — qui a porté le nombre de véhicules en circulation à 6,5 millions d’unités en 2019, selon le recensement de l’Office national des statistiques —, mais aussi à la politique populiste de l’époque qui a toujours privilégié la quantité à la qualité. Ainsi, à l’image du secteur de l’habitat où l’on se souciait moins de la qualité du cadre de vie et de l’environnement offert à l’habitant, que du nombre de logements à construire dans la hâte, celui de l’automobile a été marqué par la mise en circulation graduelle de milliers de voitures dans des villes aux schémas de transport défaillants, un réseau routier inadapté et qui manquaient (et manquent toujours) d’aires de stationnement, de parkings à étages, de nouvelles voies de dégagement et, très souvent, de plans de circulation. 

Alourdies par les milliers de chantiers lancés dans l’anarchie et la confusion que l’on sait, qui ne se souciaient pas des désagréments provoqués sur les populations, les villes ont fini par étouffer, malgré la réalisation de nouvelles routes, trémies et autres ponts de décongestionnement. Aujourd’hui, les automobilistes font les frais de cette politique populiste, mais aussi l’incapacité des pouvoirs publics actuels à imaginer (ou importer) des solutions pour désengorger des cités au bord de l’asphyxie : construction de parkings extra-muros, développement de transports en commun efficaces, installation de feux intelligents, encouragement des déplacements sans voiture, développement de pistes cyclables… sont autant de pistes explorées, voire concrétisées par de grandes villes dans le monde, qui pourraient inspirer les autorités algériennes. 

“Non seulement on tarde à apporter des solutions, mais il arrive souvent que les pouvoirs publics prennent des décisions qui compliquent la situation”, estime un automobiliste oranais en évoquant l’apparition de signalisations inadaptées dans certaines zones, la conduite diurne de travaux pouvant être réalisés de nuit. Ce qui, conjugué au non-respect du code de la route par de nombreux automobilistes, crée des situations inextricables pouvant mener à des violences entre usagers de la route.

 


S. Ould Ali

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