L’Actualité Pour pallier le manque d’eau potable

L’État se tourne, encore une fois, vers la mer

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Youcef SALAMI Publié 22 Mars 2021 à 22:39

© D.R.
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Option stratégique retenue par le gouvernement pour assurer une sécurisation de l’alimentation en eau potable, mais il semble qu’il ait retenu le choix le plus coûteux.  

L’état des stations de dessalement d’eau de mer, notamment celle de Souk Tléta et de Magtaâ, et le “lancement de nouvelles unités de dessalement” ont fait l’objet de discussions approfondies dimanche dernier, lors d’une réunion de travail organisée par le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et son collègue des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi. Le P-DG de l’Algerian Energy Company (AEC) et le directeur général de l’Algérienne des eaux (ADE) ont pris part à cette rencontre. Dans leurs interventions, les deux ministres ont souligné “l’importance” du programme de dessalement d’eau de mer qui constitue une “option stratégique” retenue par le gouvernement pour la “sécurisation” de l’alimentation en eau potable.

Encore une fois, l’Algérie, faisant face à un stress hydrique, continuera de privilégier le dessalement d’eau de mer pour approvisionner de nombreuses régions en eau potable. Malgré les contraintes, les usines de dessalement se développent un peu partout dans le monde et l’eau dessalée alimente de plus en plus de foyers dans de nombreux pays. Mais le dessalement n’est une solution que pour l’eau potable, ce n’est pas une solution pour l’irrigation qui nécessite des quantités d’eau trop importantes. De plus, il requiert une technique onéreuse. En Algérie, c’est Sonatrach, une entreprise à l’aise financièrement (en temps normal), qui a pris sur elle la tâche de concevoir et de mettre en œuvre les projets de dessalement d’eau de mer, avec l’implication de banques locales et de partenaires étrangers.

Elle achète l’eau dessalée à plus de 100 DA en moyenn le mètre cube, et elle la revend à 25 DA en moyenne à l’ADE. Le différentiel est supporté par l’État sous forme de subventions qu’il verse à la compagnie nationale. Ce procédé sera-t-il retenu pour la réalisation des futures unités de dessalement d’eau de mer ? De plus en plus, des voix se font entendre pour demander de revoir ce système et de permettre à Sonatrach de se concentrer sur ses axes de développement prioritaires, sur sa tâche principale (exploration, production et commerce des hydrocarbures). Ces voix pourraient être écoutées ! Des sources affirment, en effet, que la gestion de l’eau dessalée devrait passer dans le giron du ministère des Ressources en eau et qu’un nouveau mode de financement des unités de dessalement sera élaboré. L’État envisage ainsi de financer en Build Operate and Transfer (BOT) les futures usines de dessalement. Le BOT est une modalité de réalisation de projets tant publics que privés dans différents domaines socio-économiques. 

Le programme de dessalement, mis en œuvre depuis 2003, prévoit la réalisation de 13 stations de dessalement d’une capacité nominale totale de 2,31 millions de m3 par jour (près de 850 millions de m3 par an), et devant desservir 8 millions d’habitants. À ce jour, seulement onze stations ont été réalisées et mises en service. L’État a déboursé 2,9 milliards de dollars pour les mettre en fonction.

Youcef Salami

 

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