La détention, puis le transfert vers la prison d’El-Bayadh, de Rachid Nekkaz, dont l’état de santé ne cesse de se dégrader, a fait réagir, hier, le député indépendant, Nordine Aït Hamouda, qui vient d’interpeller, à ce sujet, le chef de l’État.
Dans un courrier rendu public, Aït Hamouda a, d’emblée, expliqué que Rachid Nekkaz, président du Mouvement pour la jeunesse et le changement (MJC) et détenu du Hirak, risque de périr en prison en raison de son état de santé détérioré et des conditions d'incarcération intenables, notamment depuis son transfert de la prison de Koléa vers celle d'El-Bayadh, et ce, sans aucun motif “rationnel”, a-t-il expliqué. “Victime d'une justice punitive et vindicative, Rachid Nekkaz risque de laisser sa vie dans une prison algérienne, pour avoir osé exprimer librement ses opinions politiques”, a considéré Nordine Aït Hamouda. “Au-delà des divergences que nous pouvons avoir avec le personnage, l'impératif de justice et le devoir humanitaire exigent de chacun de nous que l'on soit solidaire et qu'on exige sa libération inconditionnelle”, a estimé Aït Hamouda pour qui “les victimes de la justice instrumentalisée par Gaïd Salah et ses restes toxiques doivent bénéficier de procès équitables et expurgés des marchandages dangereux qui précèdent un naufrage judiciaire affligeant pour le pays”. Pour le fils du colonel Amirouche, le cas Rachid Nekkaz est révélateur d'une incurie judiciaire et carcérale que nous devons tous combattre.
“Il ne se conçoit pas que des Algériens croupissent en prison, dans des conditions inhumaines, en raison de leurs opinions et de leur opposition au système”, a-t-il relevé. “Ayant été personnellement victime des injustices du régime algérien et pour avoir été privé de ma liberté plusieurs fois, je sais mesurer l'étendue de la souffrance des détenus d'opinion”, a-t-il fait remarquer. “L'Algérie a besoin de ses enfants dans la diversité, mais jamais dans l'adversité”, a insisté Aït Hamouda dans ce courrier à travers lequel, il a exigé la libération de Rachid Nekkaz et de tous les détenus d'opinion. “En plus du devoir humain, il y va de l'image de l'Algérie qui ne doit plus s'accommoder des pratiques d’un temps révolu”, a-t-il conclu. Pour rappel, dans une lettre publiée samedi dernier, Rachid Nekkaz est revenu sur son transfert vers la prison d’El-Bayadh.
“Durant ce trajet, qui a duré 9 heures, j’ai été menotté tout au long du voyage. Il faisait un froid glacial dans le fourgon car il n’y avait pas de chauffage”, a-t-il affirmé. “Je n'ai tué ni volé personne dans ma vie et j’ai mené, durant plusieurs années, un combat pour un changement pacifique en Algérie et contre la corruption pour une Algérie nouvelle”, a regretté Rachid Nekkaz, affirmant que sa santé se dégrade de jour en jour en raison d’un début de cancer de la prostate et d’un kyste au foie.
K. Tighilt