L’Actualité MEZIANE MERIANE, COORDINATEUR DU SNAPEST

“NOS CRAINTES RÉSIDENT DANS L’APPLICATION DU PROTOCOLE SANITAIRE”

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Imène AMOKRANE Publié 23 Août 2021 à 00:56

© D. R.
© D. R.

Dans  cet  entretien, le  coordinateur  du  Syndicat  national  autonome  des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest) revient sur les conditions globales de cette rentrée scolaire à l’heure de la troisième vague de coronavirus, en préconisant plusieurs mesures liées au respect du protocole sanitaire.

Liberté : Dans quelles conditions se prépare la rentrée scolaire 2021-2022 ?
Meziane Meriane : La rentrée scolaire était prévue pour le 7 septembre, l’administration pour le 1er septembre, mais nous avons tiré la sonnette d’alarme avec la pandémie qui sévit férocement et en pleine troisième vague.  Maintenant, il faut mettre à profit la période qui sépare la rentrée de l’administration de celle des élèves, pour appliquer le protocole sanitaire sur le terrain.

Il est nécessaire également de penser à diviser les groupes pour la distanciation et éventuellement avoir du gel hydroalcoolique et des bavettes pour les élèves qui n’en n’ont pas. Il existe aussi un problème qu’il ne faudra pas négliger, celui du manque d’eau. Nous sommes en pleine sécheresse, et là aussi, il faudra penser à approvisionner les établissements en eau potable, c’est très important !

Il ne faut donc pas perdre de temps et appliquer ces mesures, et non pas décaler la rentrée juste pour la forme. Car si c’est le cas, le 21 septembre, nous nous retrouverons à la case départ. Quant au volet pédagogique, le décalage de quinze jours ne va pas être néfaste pour la scolarité, on pourrait le rattraper rapidement et aisément.

Concrètement, quel protocole sanitaire sera appliqué dans les établissements scolaires ?
Justement, nos craintes résident dans l’application du protocole sanitaire. 
Pour le vaccin, nous avons entendu que la campagne allait débuter aujourd’hui (dimanche 22 août, ndlr), mais nous n’avons, jusqu’à présent, ni vu ni entendu parler des centres de vaccination pour le personnel de l’éducation. Maintenant, il faut qu’il y ait, dans chaque commune, un centre pour vacciner le plus de personnes avec la première dose et ’inoculer la seconde en septembre.

La Kabylie a été fortement touchée par les incendies (écoles sinistrées, impact psychologique sur les familles et les enfants). Pensez-vous qu’elle sera prête pour cette rentrée ?
Nous devons saisir l’opportunité du temps qui nous sépare de la rentrée. À l’heure actuelle, il est nécessaire de reloger les familles qui occupent les établissements scolaires. Il existe aussi certains villages qui sont désertés par les habitants et dont les enfants ont besoin d’être scolarisés. Il faudra procéder au cas par cas.

À Tizi Ouzou, il y a certains villages qui ont été touchés et d’autres pas. À mon sens, il faut réfléchir en premier lieu à reloger les sinistrés et à scolariser les enfants, et ensuite penser à la chaîne de solidarité qui s’est créée et qui doit être continue. Nous sommes en train de réfléchir à la façon d’apporter notre humble contribution pour qu’il y ait des aides et des fournitures scolaires. 

Sinon, comment assister les élèves psychologiquement ? Existe-t-il des structures à cet effet ?
Nous avons fait appel à des psychologues à titre individuel, mais il faut que cela soit organisé, c’est une opportunité à la rentrée scolaire pour les villages touchés. Il existe des psychologues à l’éducation qui viennent prendre en charge certains enfants pour des séances de thérapie, afin qu’ils puissent surmonter cet incident dramatique, mais là aussi, il faut que cela se passe dans des établissements. Il faut donc s’organiser pour qu’il y ait des séances de thérapie à la rentrée.

Et sur le plan social, comment s'annonce cette rentrée ?
Dramatique. Du point de vue de l’inflation, qui est toujours galopante et incontrôlée, ajoutée à la crise sanitaire liée à la Covid qui a fait perdre beaucoup d’emplois journaliers. La majorité de la population dans notre pays traverse une crise économique très aiguë. La plupart des pères de famille sont des journaliers et la Covid leur a fait perdre leur source de revenu. C’est une période très difficile, et sincèrement, quand on regarde certaines chaînes de télévision, nous nous remémorons la période post-indépendance, quand il y avait une crise économique aiguë.

Nous accordons beaucoup d’importance au couffin du Ramadhan avec tout le tapage médiatique qui l’accompagne, aussi, je propose qu’on accorde la même importance  pour chaque rentrée scolaire, surtout lors de moments difficiles comme ceux que nous vivons actuellement. Il faut aussi augmenter la prime des élèves nécessiteux et même la renforcer. Il existe aussi des associations qui devraient se mettre en branle pour affronter cette situation. Il faut dynamiser les choses. Les APC ont aussi un rôle à jouer.
 

Entretien réalisé par : IMÈNE AMOKRANE

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