L’Actualité travailleurs de l’éducation

“Notre mouvement est un cri de détresse...”

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La “grève de la dignité” des travailleurs de l’éducation s’est poursuivie, hier à Oran, pour la quatrième semaine consécutive avec, cette fois-ci, la participation officielle de 14 syndicats autonomes qui avaient appelé, la semaine passée, à une grève générale de trois jours (9, 10 et 11 mai, ndlr).

“Pour ce premier jour, nous avons atteint un taux de participation de 95%, ce qui montre l’adhésion des travailleurs aux revendications portées par le mouvement”, a affirmé une source syndicale.

Des centaines de travailleurs de l’éducation se sont rassemblés devant le siège de leur direction pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et la réhabilitation du statut de l’éducateur. Encadrés par un impressionnant dispositif policier, les protestataires ont scandé des slogans exprimant leur désarroi face à la dégradation de leurs conditions de travail, avant de se disperser dans le calme en milieu de journée.

À Tizi Ouzou, la grève a été massivement suivie, durant son premier jour, où ce mouvement de protestation a été ponctué par un rassemblement devant le siège de la direction de l’éducation. Selon des représentants des 14 syndicats ayant participé à cette grève, le suivi de la grève a largement dépassé le taux des 80% à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou où la quasi-totalité des établissements scolaires des trois paliers ont été totalement paralysés.

Pour ces représentants des syndicats, rien que le nombre de participants au rassemblement donne un aperçu assez net de la réussite de cette grève. Même les directeurs des lycées et des écoles primaires étaient présents sur les lieux. Lors d’une prise de parole improvisée par les représentants syndicaux, Larbi Aït Gharbi, de l’Unpef a souligné que “si la grève a été massivement suivie, c’est parce que tous les travailleurs du secteur sont laminés par l’érosion du pouvoir d’achat (…)”. “Notre retour dans la rue est un cri de détresse (…) Aujourd’hui, nous n’allons plus reculer et seule l’union sera notre salut”, a lancé, pour sa part, le responsable local du Satef, M. Aliouche.

À Béjaïa, le taux de suivi de cette grève a été diversement apprécié par les grévistes et par les non-grévistes. Pour les membres de ladite Coordination (Satef, du Cela, de l’Unpef, de la Cnadel, du Snadep, du Snace et du Snafie), “la grève a été suivie par tous les fonctionnaires de l’éducation, tous corps confondus, depuis l’ouvrier professionnel (OP) jusqu’aux proviseurs en passant par les censeurs, les inspecteurs, les surveillants généraux, les intendants”. “Il y a des établissements où la grève a été suivie à 100%, dans d’autres à 50% et, parfois, un peu moins.

Mais le taux global, on ne l’a pas encore”, a indiqué Boualem Ziani, membre de la Coordination des syndicats de Bgayet. “Certains lycées ont travaillé normalement, en l’absence des proviseurs, des censeurs, des surveillants généraux, des intendants et de quelques OP”, a soutenu un adjoint de l’éducation dans un lycée de Béjaïa. D’aucuns ont indiqué qu’une partie des établissements du cycle moyen n’a pas suivi la grève contrairement aux directeurs des écoles primaires qui ont répondu massivement à l’appel à la grève.

Ce que l’on a vérifié lors du premier rassemblement organisé à l’appel de la Coordination syndicale devant le siège de la direction de l’éducation.  À Sétif, et dès 8h30, des professeurs, des directeurs d’établissement scolaire, notamment du cycle primaire, des économes et des administratifs se sont réunis devant l’entrée du siège de la direction de l’éducation de la wilaya de Sétif.

Les chefs d’établissement scolaire ont, en effet, été au rendez-vous pour donner du tonus au débrayage entamé depuis plusieurs jours par les professeurs et ayant paralysé bon nombre d’établissements de la wilaya. De son côté, la direction de l’éducation a avancé un taux de participation à la grève ne dépassant pas 13,40%, dont 17,97% du personnel enseignant dans les trois paliers et 4,93% des travailleurs administratifs et autres agents. 

 

S. OUD ALI/S. LESLOUS/M. OUYOUGOUTE F. SENOUSSAOUI

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