L’Actualité Des acteurs du MCB parlent d’avril 80

“Nous devons entretenir notre mémoire”

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Kouceila TIGHILT Publié 22 Avril 2021 à 00:20

© D.R.
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Le mouvement populaire d’aujourd’hui s’inscrit dans le prolongement des événements qui l’ont précédé, particulièrement le Printemps berbère d’Avril 1980.

Les activités de célébration du Printemps amazigh d’Avril 80 se sont poursuivies encore hier à Tizi Ouzou où d’anciens animateurs du MCB se sont retrouvés à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou où ils sont, au cours d’une table ronde, longuement revenus sur la portée de cette date qui fut un socle pour les autres mouvements qui ont suivi ce soulèvement en Kabylie. 

Intervenant dans ce sillage, Arab Aknine a notamment évoqué l’intérêt de l’entretien de la mémoire pour pouvoir aller de l’avant. “Nous devons entretenir notre mémoire pour que la nouvelle génération perpétue le combat”, a affirmé Arab Aknine pour qui les sociétés qui ont des capacités à entretenir leurs mémoires arrivent aussi à conserver leur histoire. Revenant au Printemps berbère, l’orateur a estimé que ce mouvement était aussi basé sur la revendication des libertés démocratiques et que tous les mouvements venus après se sont sourcés de lui.

“Le mouvement populaire du 22 Février 2019 évoque aussi une Algérie libre et démocratique. On voit bien qu’il y a une continuité dans le combat”, a évalué Arab Aknine, tout en considérant que chacun de nous doit contribuer à cette dynamique du combat qui vise à rétablir notre pays et notre société dans son évolution naturelle.

“La société algérienne est une société qui n’abdique pas, elle lutte. Seulement, le mouvement du 22 Février n’est pas organisé. On a pas réussi à donner un contenu et une alternative qui puissent faire aboutir nos revendications”, a développé Arab Aknine. “Je suis heureux de voir que cette nouvelle génération qui n’a pas connu 80 s’est réapproprié cette date. Cette flamme ne doit pas s’éteindre. Il faut continuer à faire vivre l’espoir du Printemps berbère”, a déclaré, de son côté, Amarouche M’hand, l’un des acteurs d’Avril 80 à l’Université d’Alger, invité afin d’apporter son témoignage sur cette date repère. “Le mouvement de Février 2019 porte en lui des graines semées du mouvement 80”, a-t-il poursuivi. 

Intervenant également à cette table ronde, Saïd Doumane a estimé qu’à ce jour, aucun officiel algérien n’a fait son mea-culpa sur les événements d’Avril 80. “S’il est facile de faire le deuil des martyrs de la guerre de Libération provoquée par les services de répression d’une armée étrangère, il est par contre impossible de faire le deuil de ceux qui sont tués par les matraques, la torture et les balles de notre propre État. Une répression qui continue de sévir”, a-t-il déploré. Hend Sadi, qui est aussi intervenu lors de cette rencontre, a parlé de légitimité politique et histoire.

“Au lieu de demander la repentance à la France, l’État algérien doit demander pardon à son peuple car, jusqu’à aujourd’hui, dans les coulisses, il y a des viols et il y a de la torture”, a-t-il dénoncé avant que Mouloud Lounaouci ne lui succède. “Notre histoire a été totalement formatée et si l’on devait refonder cet État, il faudrait commencer par revisiter l’histoire”, a estimé Lounaouci pour qui, Avril 80 avait remis en question cette politique étatique de l’époque, qui était sectariste et refusait le droit citoyen.

K. Tighilt

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