L’Actualité La zone d’activité de Tala Athmane (Tizi Ouzou) à l’abandon

On achève bien les investisseurs

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Samir LESLOUS Publié 26 Janvier 2021 à 23:27

La zone d’activité de Tala Athmane dépourvue d’un minimum de conditions décentes..  © D. R.
La zone d’activité de Tala Athmane dépourvue d’un minimum de conditions décentes.. © D. R.

Sur les 166 investisseurs censés peupler cette zone  et  nourrir  pas moins de  4 000  familles,  il  n’y  a,  aujourd’hui, que  20  opérateurs  encore  en activité.

Au  moment  où  tous  les  discours  officiels  prêchent  la  nécessité  de promouvoir l’investissement  privé, afin  de pouvoir  surmonter, à plus ou moins moyen terme, la crise économique que traverse le pays, à Tizi Ouzou, non seulement la concrétisation de nouveaux investissements se fait rare en raison des conditions très peu  attractives, mais  même  les  opérateurs  déjà en  activité  sont  désormais  confrontés,  pour  un  bon  nombre  d’entre  eux, au  choix  cornélien  de résister ou d’abandonner. 

C’est le cas, notamment, des investisseurs installés dans les zones d’activité qui sont complètement à l’abandon, à l’instar de celle de Tala Athmane qui, malgré les promesses à chaque fois renouvelées par les autorités depuis le début des années 2000, demeure toujours dépourvue d’un minimum de conditions décentes lui permettant d’exercer ses activités. 

Selon  des  opérateurs  installés  dans  la  zone  d’activité de Tala Athmane, relevant de la commune de Tizi Ouzou, si sur les 166 investisseurs censés peuplés cette zone et nourrir pas moins de 4 000 familles, il n’y a, aujourd’hui, que 20 opérateurs en activité, c’est qu’il y a un sérieux problème. “Si une soixantaine d’investisseurs subissent encore les affres des blocages de toutes natures, le reste des opérateurs a carrément abandonné ses projets.

Comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on sait qu’il y a, dans cette zone, une multitude de problèmes insolubles et des complications chroniques qui poussent jusqu’à soupçonner l’existence de blocages savamment entretenus, produits d’intervenants publics défaillants, d’entraves bureaucratiques sclérosantes et dont le résultat n’est que de sempiternels problèmes de viabilisation, d’insécurité et d’insalubrité systémique”, a déclaré un investisseur qui se démène pour maintenir son activité.

En effet, il suffit d’une virée sur les lieux pour constater que cette zone n’est plus qu’un dépotoir à ciel ouvert, tant des détritus en tous genres et même des cadavres d’animaux jonchent les abords des routes. Faute de clôture, la zone est également livrée à l’insécurité et à toutes sortes d’agressions, a-t-on fait savoir sur place. Cependant, aucune trace de viabilisation n’est visible sur les lieux. Ni éclairage public, ni clôture, ni accès contrôlé, ni assainissement… 

“L’accès vers cette zone est le pire des problèmes que nous rencontrons. La zone relève de la commune de Tizi Ouzou, mais il faut traverser trois autres communes pour y accéder par l’Est, et deux communes pour y accéder par l’Ouest. Et pour cela, il faut deux heures pour venir et deux autres heures pour retourner.

Or, la réalisation, autrefois envisagée, d’un pont aurait permis de rallier la rn12 en cinq  minutes”,  explique  un  opérateur.  D’autres  se plaignent  du  fait que leurs  terrains  soient  inondés  par  les  eaux  usées  provenant  des  villages mitoyens  et  d’autres  encore  d’un  problème  d’alimentation  de  leur  site  en électricité.

“ Je  me  suis  déplacé  22  fois  à  Alger  pour  un  document  concernant  le raccordement de mon unité au réseau d’électricité”, a témoigné un industriel établi dans cette zone. Par endroits, des ossatures métalliques complètement rouillées témoignent de ces volontés d’investir brisées. 

Lors d’une énième réunion  tenue  le 22 juin 2020, les  représentants  de la Direction générale de Divindus-ZI se sont engagés, dans un procès-verbal dont Liberté détient une copie, “à entreprendre les actions nécessaires pour amorcer une dynamique de présence, d’activités et d’essor pour cette zone dont le potentiel est important”. Mais voilà que plus de six mois après cet engagement signé par le wali de Tizi Ouzou, aucun des engagements pris dans le document n’est encore concrétisé, déplorent les opérateurs.  

Pis encore, les  opérateurs  établis  dans  cette  zone  sont  constamment  mis sous pression pour payer les redevances liées aux frais de participation sans que le gestionnaire assure la contrepartie, à savoir les travaux de viabilisation, l’entretien…

“Même le cahier des charges ou une convention devant formaliser la relation entre opérateurs économiques et gestionnaire de la zone ne sont pas établis”, déplore encore un chef  d’entreprise, expliquant  que  les  opérateurs  établis dans cette zone ont pris l’initiative de créer leur association, afin de s’unir et de s’entraider  pour sortir  de  cette  situation  désastreuse, mais  qu’ils  sont encore dans l’attente d’un agrément.

Cependant, les  autorités  se  contentent  de  compter  le  nombre  de  lots récupérés auprès des investisseurs qui n’ont pas concrétisé leurs projets et de les brandir comme des trophées de guerre sans, toutefois, se pencher sur les innombrables problèmes de fonds qui font que l’investissement productif de richesses et d’emplois meurt à petit feu dans cette wilaya où le chômage est endémique. 
 

Samir LESLOUS

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