Le scrutin, qui a connu de sérieux problèmes organisationnels, a vu également 10 000 observateurs (sur plus de 12 000 prévus) et 500 présidents de centre manquer à l’appel.
Comme il fallait s’y attendre, la majorité des Oranais n’a pas été au rendez-vous des élections législatives anticipées pour opérer leur choix entre les quelque 740 candidats qui se sont présentés, soit en indépendants (17 listes) ou sous la bannière de partis politiques (20 listes). Dans les centres de vote de la commune d’Oran (lycée de Tripoli ou des écoles de St-Pierre), l’affluence était très faible. Selon certains encadreurs, entre 8h et 14h, seuls 20 à 30 votants étaient enregistrés dans des bureaux qui comptaient 400 à 500 inscrits. Ce que confirmait le maigre contenu des urnes.
S’il fallait donner un chiffre pour illustrer l’évidente indifférence de la population à l’égard des législatives : à 11h, la plupart des bureaux de vote ont enregistré la participation de 78 530 électeurs sur 1 052 776 inscrits sur les listes électorales, soit un petit ratio de 7,46% qui a péniblement évolué pour arriver à 11,38% lors du décompte de 16h. La délégation de wilaya de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), qui a communiqué ces statistiques aux médias, n’a, en revanche, pas été en mesure de donner le taux de participation de 10h en raison d’un problème de gestion au niveau de la commune d’Oran qui compte quelque 500 000 inscrits, soit la moitié des électeurs de la wilaya.
Une désaffection logique compte tenu du manque d’engouement de la population constaté lors d’une campagne électorale pour le moins morose, durant laquelle, les candidats n’ont pas réussi à intéresser les citoyens, encore moins à les convaincre de l’utilité des législatives. “La faible participation était prévisible quand on considère le contexte politique qui a entouré l’organisation de ces élections et son rejet par une bonne partie de la population”, a observé l’un de ces nombreux oranais qui ont tourné le dos à ce rendez-vous électoral. À 15h30, tout comme de nombreux centres de vote de la wilaya, celui de Haï Khemisti, quartier situé à l’est d’Oran, était désert, les bureaux de vote étant occupés uniquement par les encadreurs.
À côté de cette timide participation, les législatives 2021 ont également connu de sérieux problèmes organisationnels en raison, a expliqué un candidat rencontré à l’Anie, de la mauvaise préparation du scrutin. Ainsi, certains centres de vote ont reçu les listes des candidats trois heures après l’ouverture des bureaux (un jeune candidat de Jil Jadid s’est plaint que “sa liste” ne soit parvenue dans un centre de vote de Haï Bouamama qu’à 14h30), près de 10 000 observateurs (sur plus de 12 000 prévus) ont manqué à l’appel et 500 présidents de centre n’ont pas été au rendez-vous du scrutin.
Ce qui a fatalement impacté le déroulement de l’opération de vote, même si jusqu’à 16h, le scrutin n’a logiquement pas connu la grande foule. Enfin, il y a lieu de signaler qu’il y a quelques jours, la délégation de wilaya de l’Anie a porté plainte pour un présumé trafic de formulaires dans la commune d’Aïn Türck. Jeudi dernier, un cadre de la mairie a été placé sous mandat de dépôt et une enquête a été ouverte.
S. Ould Ali
