L’Actualité Mandat d’arrêt international contre le premier responsable dans l’affaire Augusta

Ould Kaddour dans le collimateur

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Youcef SALAMI Publié 24 Février 2021 à 23:43

  Abdelmoumen Ould Kaddour, ex-P-DG de Sonatrach. © Archives Liberté
Abdelmoumen Ould Kaddour, ex-P-DG de Sonatrach. © Archives Liberté

C’est  le  Premier  ministre Abdelaziz  Djerad qui a révélé, hier, qu’un mandat  d’arrêt  international  a  été  lancé  contre  l’ancien  P-DG  de Sonatrach  dans  le  cadre  de  l’affaire  du  rachat  de  la  raffinerie d’Augusta.

Un  mandat  d’arrêt  international  a  été  lancé  “contre   le  principal responsable dans l’affaire Augusta”, une raffinerie  en Italie, rachetée  en mai 2018 par le groupe Sonatrach, a déclaré, hier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, lors d’une visite à Hassi R’mel (Laghouat),  à  l’occasion de  la célébration du 50e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. 

Le Premier ministre a  indiqué  qu’une  enquête  est  déjà  en  cours sur cette transaction douteuse, laissant comprendre que le premier accusé dans cette affaire n’est autre que l’ex-PDG de Sonatrach,  Abdelmoumen Ould Kaddour, qui  serait  actuellement  à  l’étranger.  C’est  sous  sa  direction  que  cette plateforme de raffinage a, en effet, été acquise.

La justice a été saisie de l’affaire d’Augusta dès l’été dernier. Elle a placé en “détention provisoire” l’ex-vice-président  du groupe  Sonatrach et conseiller d’Abdelmoumen Ould Kaddour, Ahmed Mazighi. 

Ce  dernier  est  poursuivi  pour “ dilapidation  de  l’argent public” et “abus de fonction”. Avant que  l’affaire  ne  soit  portée  devant  la  justice, Augusta avait suscité une grosse polémique.  En  effet, pour  beaucoup, Sonatrach avait fait une mauvaise affaire, en décaissant 700 millions de dollars pour racheter une raffinerie vieille de 70 ans. 

Augusta a été construite en 1949 et mise en service en 1950 sous le nom de Rasiom (Sicilian Refineries Oils Minerias). De plus, le site était confronté à de gros problèmes d’ordre  environnemental  que  Sonatrach devait régler à ses frais.  La compagnie  nationale devait  également y  engager  des travaux de maintenance. 

Elle a, d’ailleurs, contracté un prêt de 100 millions de  dollars pour  pouvoir les effectuer. Sonatrach avait ainsi fourni de l’argent supplémentaire bien au-delà du coût de l’acquisition de la raffinerie. Abdelmoumen Ould Kaddour était resté inflexible face aux critiques, continuant à défendre  la transaction, en mettant en avant le fait que la raffinerie est un site  opérationnel, que l’Algérie importe plus de deux milliards de dollars de  produits  raffinés  et  que la raffinerie de Hassi  Messaoud  —  en  chantier  aujourd’hui  et  qui  devrait  suppléer  aux insuffisances en matière de  production de carburants — coûtera entre 3 et 4 milliards de dollars, c’est-à-dire plus cher qu’Augusta.

Il affirmait également que cette raffinerie pouvait traiter  à  la fois du Sahara Blend (pétrole algérien) ainsi que  du fuel résiduel  issu de  la  raffinerie de Skikda et que le site s’intégrera directement dans le système de raffinage de Sonatrach.

Finalement, il y a très clairement tromperie sur la marchandise lorsque l’on sait que Sonatrach s’est retrouvée  obligée  d’acheter  du  pétrole  lourd auprès de l’Arabie saoudite pour alimenter la  raffinerie d’Augusta et en tirer des produits pétroliers. 

Pour ce faire, elle s’est fait accorder 150 millions de dollars en prêt auprès de l’Arab  Petroleum Investment Corporation, Apicorp.  Augusta est dotée d’une capacité de traitement de 10 millions de tonnes par an.

Ce  qui  devait  en  faire  la  deuxième  raffinerie  de  Sonatrach.  Le  site reçoit principalement du pétrole brut et d’autres matières premières et produits semi-finis par voie maritime. 

Raffinerie complexe, elle  possède  des  usines  à  la  fois  pour  le  raffinage primaire et la conversion pour la transformation en produits finis. Elle dispose également d’usines pour la production de bases lubrifiantes, de paraffines et de bitumes.
 

Youcef SALAMI

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