L’Actualité Cheikh El-Mokrani et M’hamed Bouguerra ressuscités à Bordj Bou-Arréridj

Perpétuer la mémoire des résistances

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Chabane BOUARISSA Publié 09 Mai 2021 à 22:16

© D. R.
© D. R.

Un  grand  hommage  a  été  rendu, les  5  e t 6  mai,  au  cheikh  el-hadj Mohamed  El-Mokrani,  l'un  des  instigateurs  de  l'insurrection  contre  l'occupant  français en  1871, et  le  colonel  M’hamed  Bouguerra,  l’un des  commandants  de  la glorieuse révolution de 1954, à la faveur de trois  journées  pleines  d’activités commémoratives. 

Ces journées commémoratives s'inscrivent dans le cadre de la célébration du 150e anniversaire de la disparition de ce  précurseur  de  la  résistance armée contre le colonialisme français, tombé  au champ  d'honneur le 5 mai 1871, au cours d'une grande bataille livrée à Oued Souflat, dans la région de Bouira. 

Des  descendants  et  proches  de  la  famille  d'El-Mokrani, des chercheurs universitaires, d'anciens  cadres  de  la  nation,  le  SG  du  ministère  des Moudjahidine, mais aussi de simples citoyens ont  tenu  à  assister  à  ces activités qui rendent hommage à ce grand homme qui déclara la guerre au colonisateur français, un certain 8 avril 1871.

Une cérémonie de recueillement a été organisée dans l’émotion en hommage au combattant qui a livré avec ses troupes  une  âpre  résistance  à l’occupant notamment dans la région des Bibans appelée “les portes de fer”. 

La commémoration de cet événement hautement historique  a été marquée, cette année, par la variété des activités programmées pour la circonstance, lesquelles se sont étalées sur deux journées, les 5 et 6 mai.

Toutefois, au-delà des activités qui ont jalonné ces journées de recueillement, il y a lieu de retenir un point très important, pour donner un cachet particulier à ce  rendez-vous  historique : les  organisateurs  ont  programmé, en  plus  de l’exposition, un colloque scientifique dédié à la vie et au parcours valeureux du cheikh El-Mokrani à l’université Bachir-Ibrahimi. “Nombreux  étaient les invités ayant pris part à ces festivités commémoratives qui  se  sont  déroulées  dans une ambiance de fête et  de joie”, dira  le  directeur  des  moudjahidine  de  la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, Toufik Makhloufi. 

Prenant la parole à cette occasion, le wali de Bordj Bou-Arréridj, Dr Mohamed Benmalek, retracera succinctement l'histoire de l'insurrection de 1871, tout en mettant en exergue le parcours valeureux de ce résistant de la première heure contre  l'occupation  de  son  pays. “Considérée  comme  la  plus  importante insurrection contre le colonialisme français, la révolte, déclenchée le 16 mars 1871, fut menée par cheikh Mohamed El-Mokrani, son frère Boumezrag El-Mokrani et cheikh El-Haddad, chef de la confrérie des Rahmaniya.

Pas moins de 300 000 hommes de 250 tribus de cette  région de Kabylie se soulevèrent  à  l'époque.   Néanmoins,  l'armée  coloniale  riposta  par  une répression des plus féroces : des  milliers  d'Algériens  tués,  de  nombreux déportés,  d'importantes  confiscations  de  terres”, a relaté  en  substance l’orateur à l’ouverture de la conférence.

Les participants à la  conférence  ont  souligné la nécessité de revenir à ses enseignements de bravoure, de courage, du sacrifice et d’amour de la patrie et de les enseigner durant le cursus scolaire de nos enfants et à l’université pour en faire profiter les générations futures. La rencontre a vu la participation de représentants de plusieurs ministères, d’historiens et de chercheurs qui ont livré leurs témoignages sur cette personnalité nationale hors pair qui a donné sa vie pour sa patrie.

À cette occasion, les participants ont aussi commémoré le 62e anniversaire de la disparition du colonel M’hamed Bouguerra, une personnalité de la révolution de 1954, “qui a donné lui aussi son sang pour que l’Algérie soit libre et indépendante”, tient à lui rendre hommage Dr Benmalek. “Cette commémoration est une rencontre entre deux hommes, séparés par deux générations mais unis par une seule cause et une seule patrie : l’Algérie”, ajoute-t-il. 

De son côté, le  directeur  des  moudjahidine  a  précisé  que  cette  double commémoration est une rencontre de deux héros, deux  modèles  pour les jeunes Algériens. C’est une rencontre qui a mis en évidence les passions et les vertus humaines. 

Le colonel Si M'hamed Bouguerra a été un fin stratège  militaire qui a permis de faire basculer la  balance, sur  le  terrain  des  opérations, en  faveur  des troupes de l’Armée de libération nationale durant les deux années qu’il passa à la tête du commandement de la Wilaya IV, soit d’avril 1957 au 5 mai 1959.

Son apport à la révolution ne s'est pas limité aux seuls faits d'armes accomplis dans la Wilaya IV, car il s'est également  distingué  auprès  de  ces pairs des autres wilayas par sa sagesse, son génie militaire et surtout son charisme qui lui valurent d'être sollicité lors de la prise de grandes décisions à l'occasion de certaines réunions qui avaient regroupé les principaux chefs de la révolution. 

Né le 2 décembre 1928 à Khemis Meliana (Aïn Defla), le chahid a connu, au lendemain du soulèvement populaire du 8 mai 1945, les geôles du colonialisme. Sitôt libéré, il rejoint les rangs du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il est arrêté une seconde fois en 1951 pour “activités politiques subversives” et condamné à trois ans de prison. 

Au déclenchement de la Révolution de novembre 54, Si M'hamed Bouguerra est chargé de l’organisation  de  la  résistance  armée  à  Amrouna, dans  la localité de Teniet El-Had.  Il  participera, le 20  août  1956, au  congrès  de  la Soummam et fut désigné responsable politique et membre  du  conseil de la Wilaya IV, puis promu, en 1958, au grade de colonel. Il est  nommé  à  la tête des troupes de l’ALN opérant à travers tout le territoire de cette même wilaya, jusqu’à sa mort, le 5 mai 1959.
 

Chabane BOUARISSA

 

 

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