L’Actualité Maintien de la feuille de route du pouvoir et “hibernation” du mouvement populaire

Quelles options pour l’opposition ?

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Mohamed MOULOUDJ Publié 03 Janvier 2021 à 09:30

© Louiza Ammi/Liberté
© Louiza Ammi/Liberté

Position inconfortable pour les partis de l’opposition, notamment démocrates. L’horizon ne semble pas dégagé et rien ne vient indiquer un début d’éclaircie.

L’absence du président Tebboune durant près de deux mois a été finalement sans effet sur les intentions du pouvoir qui campe toujours sur ses positions. Entêté et obstiné, le pouvoir de Tebboune garde le cap de son agenda qu’il ne compte, visiblement, pas changer. La feuille de route initialement arrêtée est toujours maintenue. Si elle se décline principalement par des initiatives dont la projection de l’organisation des législatives et qui visent tout au plus à mettre du mouvement dans le statu quo général ayant plombé la vie politique et institutionnelle nationale, pour reprendre une formule d’un parti, les rendez-vous envisagés risquent d’agiter à brève échéance les formations de l’opposition.

La tenue des élections législatives après la révision de la loi électorale n’est surtout pas pour conforter la position des partis de l’opposition, surtout ceux impliqués dans la dynamique populaire depuis février 2019. Et rien n’indique pour l’heure que ces partis impliqués n’iront pas aux élections. Si certaines formations se sont déjà exprimées, même succinctement, sur la question, en estimant qu’elle “n’est pas une priorité” pour le moment, il reste, toutefois, à savoir comment s’y prendraient-elles si la question des élections venait à s’inviter au débat ? Le choix est, le moins que l’on puisse dire, cornélien. Vont-elles participer aux législatives et s’inscrire dans l’agenda politique du pouvoir au risque de se mettre à dos la “rue” ? Vont-elles tourner le dos aux élections et rester “fidèles” aux orientations du mouvement populaire ? Rien n’est sûr pour le moment, compte tenu de la multiplication des inconnues dans cette équation.

La première concerne la survie du mouvement populaire. Reprendra-t-il son souffle après plusieurs mois d’hibernation due à la pandémie de Covid-19 qui semble l’avoir étouffé ? Difficile de prévoir un quelconque scénario tant est que la reprise des manifestations n’est pas uniquement conditionnée par l’amélioration de la situation sanitaire.

L’aspect politique lié à la nature même du mouvement sera pour beaucoup dans son éventuelle résurgence. De ce fait, un éventuel retour contredira les lectures qui seront faites par les partis “participationnistes”. Elles seront démenties par la rue qui reprendra alors en main le rôle de l’opposition frontale au régime, surtout si l’irréfragable “dégagisme” tous azimuts est maintenu.

Dans le cas contraire, ou autrement dit, si le mouvement populaire venait à perdre définitivement de sa vigueur, c’est le pouvoir en place qui risque d’avoir le dernier mot. Dans un cas comme dans l’autre, les partis de l’opposition démocratique se trouveront entre le marteau du pouvoir et l’enclume de la rue. Écartelés, leur survie en tant qu’entités politiques risque de subir les contrecoups d’une mauvaise appréciation de la situation politique nationale.

En définitive, s’inscrire dans l’agenda politique du pouvoir, comme attendre sous l’orme une aléatoire renaissance du mouvement populaire, n’est pas de nature à conforter la position de la classe politique. En dehors des éternels soutiens au régime, ce sont les formations de l’opposition qui ont accompagné la dynamique de la rue qui risquent de tomber en carafe, surtout que le pouvoir a fini par commencer le ménage en son sein. 

 


Mohamed Mouloudj

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