L’Actualité LA MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIÈRES SE POSE AVEC ACUITÉ, SELON DJERAD

Relance cherche finances

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Youcef SALAMI Publié 20 Juin 2021 à 21:15

© D.R.
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Le Premier ministre Abdelaziz Djerad, qui a rendu publics hier les détails du plan de relance  économique  adopté  pour  la  période  2020-2024, évoque les difficultés du financement de la démarche économique du gouvernement censé amorcer une diversification de l’investissement. 

Alors qu’un nouveau gouvernement devrait être formé dans les prochains jours, le Premier ministère vient de publier, sur son site internet, le contenu du plan de relance économique adopté pour la période 2020-2024. Dans son message introductif, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a abordé l’économie nationale et son état, rappelant que l’Algérie n’a pas échappé au phénomène du “syndrome hollandais” qui lie le déclin des industries manufacturières au développement des exportations de ressources naturelles.

En Algérie, admet-il, “le poids écrasant du secteur des hydrocarbures a empêché toute diversification de l’économie, favorisé les importations par rapport aux exportations (hors hydrocarbures) et a fini par limiter le poids du secteur industriel a seulement 6 à 7% du PIB”.

De manière générale, dit-il, notre économie connaît une “faible productivité” des moyens de production et souffre notamment de “lourdeurs administratives”, de “carences” en termes de gestion, de “difficultés d’accès” au financement ou encore de “l’absence d’une vision intersectorielle de long terme cohérente”, pouvant guider et encadrer la mise en œuvre des politiques publiques.

Que faire face à pareille situation ? Abdelaziz Djerad estime qu’il nous appartient d’agir de manière “proactive pour nous adapter à la vague déferlante de la révolution scientifique et numérique et de la transition industrielle, d’explorer de nouveaux moteurs de croissance et des voies innovantes de développement pour faire face à tous ces défis de manière à rattraper les pays développés”.

Et d’ajouter : “Les changements auxquels nous sommes confrontés sont sans précédent, mais ils vont nous permettre de créer des opportunités que nous nous devons de saisir. Nous sommes maintenant à la croisée des chemins et nous devons choisir la voie à suivre, l’avenir du pays étant dépendant de nos choix et de notre détermination à les faire aboutir.”

Cependant, une question se pose naturellement quant au financement du plan de relance dont il est question, dans une conjoncture difficile, avec une rareté grandissante des ressources financières. Il est prévu dans ce plan “une panoplie de mesures financières” pour combler le déficit budgétaire et financer l’investissement.

Ainsi, dans le court terme, il est question de réaliser des opérations de “refinancement garantissant les liquidités nécessaires pour financer l’économie et assainir une grande partie de cette liquidité par le Trésor dans le cadre des marchés des valeurs du Trésor”.

De même, l’Exécutif prévoit d’utiliser une “partie des réserves et affectations constituées par la Banque d’Algérie, d’effectuer des placements en bons du Trésor d’une partie des fonds propres de la Banque d’Algérie (…)”.

Recours à l’endettement extérieur 
À moyen terme, le gouvernement n’écarte par le recours au financement étranger pour des projets à caractère prioritaire et stratégique, permettant notamment l’élargissement des possibilités d’investissement pour le secteur privé national.

Toujours à moyen terme, l’Exécutif entend favoriser le “partenariat entre les secteurs public et privé (PPP) à travers le financement des infrastructures et services publics par le secteur privé en contrepartie de revenus d'exploitation”. Il estime que ce partenariat constitue une “alternative à l’endettement extérieur”. Il est expliqué dans le projet de plan de relance que les PPP permettent “d’attirer des sources de financement privées de manière à minimiser l’impact du nécessaire développement des infrastructures sur les budgets publics des États et à concentrer l’investissement public sur d’autres priorités nationales”.

Il y est également relevé que ce type de contrat offre “une alternative à la procédure des marchés publics et permet généralement de soulager la contrainte budgétaire des autorités publiques tout en s’assurant de la qualité des infrastructures livrées”. Les projets de PPP sont généralement financés au moyen de mécanismes de “Project Financing” ou financement sur projet.

Dans ce cadre, le projet est pris en charge par une société de projet (SPV). Il y est, en outre, souligné que les dépenses d’investissement devraient être “maintenues”, afin de servir de “locomotive de la relance” dans une optique “keynésienne”, tout en insistant sur le fait que l’amélioration du climat des investissements est un “élément central de cette stratégie” de développement, en ce sens qu’elle permettra “d’améliorer l’attractivité” de l’Algérie, nécessaire pour “capter l’investissement étranger (IDE)”.

Il est, par ailleurs, rappelé dans ce plan de relance que la “réforme du système bancaire et financier est également essentielle pour faciliter le financement de l’économie”. De même, y est-il noté, “les infrastructures, notamment celles relatives à la chaîne logistique des entreprises, sont un facteur de compétitivité important à développer lorsque l’on veut se projeter à l’international”.

Parmi les mesures relatives à l’investissement projetées dans ce plan de relance, on peut citer entre autres : la mise en place de “mécanismes d’incitation” à l’investissement (exonération de courte durée sur la fiscalité…) en faveur des projets industriels, notamment dans les secteurs des mines, de l’industrie pharmaceutique, des énergies renouvelables, de l’économie numérique, de l’agriculture, … ; rendre le climat des investissements “plus transparent et effectivement concurrentiel” pour l’ensemble des entreprises pour favoriser la création d’entreprises et d’emplois, l’innovation, la productivité et la diversification de l’économie…

L’Exécutif promet que les décisions prises vont dans “le sens du développement des processus de contrôle a posteriori, la simplification et la réduction du champ des autorisations liées à l’investissement en définissant, dans la transparence, les critères d’éligibilité aux avantages des projets d’investissement”.

Youcef SALAMI

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