L’Actualité Affaire du mineur Saïd Chetouane

Ses avocats dénoncent les violations des droits des détenus

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Kenza SIFI Publié 11 Avril 2021 à 23:01

© C. E.
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“L’affaire”  du  mineur Saïd  Chetouane  qui  a  abouti, dimanche dernier, à l’arrestation de cinq  activistes  du  mouvement  populaire, dont Mohamed Tadjadit, surnommé le poète du Hirak, a suscité l’indignation et la colère de nombreux activistes et avocats du Hirak.

La détention de Mohamed Tadjadit, Malik Riahi, Soheib et Tarik Debaghi, ainsi que de Noureddine Khimoud, accusés  de  “manipulation”, avait, en  effet, provoqué  un  véritable  tollé  au  sein  de  l’opinion  publique.   

Le  Collectif de défense des détenus du Hirak a, pour sa part, dénoncé la “violation  du secret de l’instruction et l’instrumentalisation de la justice” par  le  pouvoir dans le but “d’étouffer la voix de la contestation populaire  et  d’orienter l'opinion publique”. Il réagit ainsi à  la  sortie  de ceux, dont  le  procureur  général  de la cour d’Alger, qui ont évoqué quelques facettes  de l’affaire, alors qu’elle est en cours d’instruction.

“Ces informations fallacieuses visent à discréditer l’image et la réputation des activistes du Hirak”, dénonce Me Nassima Rezazgui, membre du Collectif de défense, qui souligne que les détenus “se réservent le droit de poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs de ces informations”.

Elle explique que  la diffusion des informations d’une enquête préliminaire “contredit l'article 11 du code de procédure pénale”. Cela, ajoute-t-elle, est considéré comme “une  violation” de  la  confidentialité de l'enquête, de la présomption  d'innocence, ainsi que  du  droit  des  militants  à  un procès équitable.  

Me Yamina Alili, qui revient  sur  l’arrestation  et  la  présentation  des  5 accusés de l’affaire Saïd Chetouane, considère, de son côté, que “le rôle du procureur de la République est de maintenir la confidentialité de l'enquête et de protéger le citoyen de toute forme de discrimination en préservant sa réputation”. Tout en fustigeant le pouvoir en place, Me Alili affirme que “la fabrication des accusations et l'emprisonnement d'innocents ne peuvent pas être des solutions pour sortir le pays de la crise qu’il traverse”. 

Dans un entretien accordé au journal El Khabar, Me Abdelghani Badi estime, pour sa part, que “cette affaire a été exploitée à des fins politiques”. Il demande, par ailleurs, l’“arrêt immédiat des violations de la loi et des arrestations arbitraires” tout en rappelant que “le problème est politique et non juridique ou sécuritaire”.  

Pour rappel, les cinq activistes ont été arrêtés dimanche et lundi derniers, et placés sous mandant de dépôt, jeudi, après leur présentation — sans la présence de leurs avocats — devant le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. 
 

Kenza SIFI

 

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