L’Actualité TIZI OUZOU

Sit-in des victimes de l’affaire dite des “voitures du Polisario”

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Kouceila TIGHILT Publié 10 Octobre 2021 à 22:25

© D. R.
© D. R.

Des dizaines de personnes venues des quatre coins du pays, et dont les véhicules ont été saisis par la douane ou par la police et la gendarmerie dans le cadre de l’affaire dite des “voitures du Polisario”, ont organisé, hier matin, un rassemblement de protestation devant le siège de la douane à Tizi Ouzou.

Les manifestants, qui ont entamé leur action vers 10h, ont brandi une large banderole par laquelle, ils réclament la restitution immédiate de leurs véhicules. Par cette action, les protestataires demandent la restitution de leurs véhicules, estimant qu’ils sont victimes d’un réseau international de trafic de voitures d’occasion.

Selon les protestataires rencontrés sur les lieux, ces véhicules ont été achetés légalement sur le marché d’occasion sur le territoire national avec des documents délivrés par l’administration algérienne.

“Nous avons acheté nos véhicules avec des papiers officiels délivrés par l’administration, alors, nous ne comprenons pas comment nous nous retrouvons dans cette situation. L’administration doit reconnaître ses torts !”, a estimé Bachir, un représentant de ces victimes, tout en expliquant que “ces voitures ont été vendues en Algérie par des gens qui ont pu, avec des complicités au niveau local, leur établir des cartes grises avant de les faires rentrer dans des circuits de vente de voitures d’occasion”.

“Dans le jargon on dit ‘gharssouha’, plantée”, a noté ce représentant pour qui les victimes sont, en premier lieu, celles de l’administration. “Comment autant de voitures d’occasion arrivent-elles à accéder aussi facilement en Algérie, puis sont vendues sur le marché avec des documents officiels ?” s’est encore demandé Bachir, affirmant que les victimes demandent seulement la restitution de leur bien.

“En juin dernier, l’État avait pourtant décidé de restituer certaines voitures saisies — si elles ne sont pas recherchées — issues de ce vaste trafic. Seulement, l’opération connaît une lenteur. C’est pourquoi, nous demandons aux services concernés d’accélérer la procédure car nos voitures sont livrées aux aléas du temps dans des parcs à ciel ouvert. Et à ce rythme, ces espaces deviendront des cimetières de voitures rouillées”, a lancé notre interlocuteur.

Pour ce qui est du nombre de voitures saisies, ce représentant a fait état de 300 à Tizi Ouzou et de plus de 8 000 à l’échelle nationale. “Selon nos informations, 48 000 voitures issues de ce trafic circulent en Algérie !”, a-t-il révélé. “J’ai acheté une Golf qui était parquée depuis 2019 à Draâ Ben-Khedda à la suite d’une saisie de la police. On m’a affirmé que la voiture a été acheminée illégalement en Algérie, via le Sud”, nous a déclaré Noreddine, venu de Blida.

Pour lui, “ce trafic ne peut pas exister sans une complicité dans le milieu de l’administration”. “L’État doit trouver une solution urgente car certains vivent de leur voiture, notamment les taxieurs. Ces véhicules constituent même leur gagne-pain”, a-t-il affirmé. “Ma voiture est saisie depuis 17 mois.

La police est venue la prendre chez moi en m’affirmant que les papiers ne sont pas en règle. Depuis, c’est le calvaire. La seule chose que je sais, c’est que je suis victime d’un vaste réseau de trafic de voitures, dit du Polisario, qui arrive à vendre des voitures en Algérie”, a dénoncé Karim, qui espère récupérer sa voiture, une Peugeot 406, rapidement.
 

K. TIGHILT

 

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