
■ Liberté, au-delà du fait qu'il est un journal, est aussi ce bout papier très familier qui partageait avec nous notre quotidien. Il était toujours présent chaque matin au petit-déjeuner et souvent quand on avait un voyage, il faisait avec nous la route...
C'est le bout de papier sur lequel, moi-même, j'ai commencé mes premiers gribouillages, à maquiller Louisa Hanoune et Khalida Toumi, à faire pousser les cheveux de Bouteflika, à faire disparaître le gros bouton de Mouloud Hamrouche, à transformer, grâce à mes crayons, Ali Tounsi, Zerhouni, Nezzar, El-Amari... tous les personnages qui ont fait de l'Algérie ce qu'elle est aujourd'hui, en clowns... L'un des bouts de papier sur lesquels j'avais exercé ma magie d'enfant.
Mais surtout, c'est le bout de papier qui sentait tout simplement “mon père”, l'homme qui m'a appris le vrai sens de la liberté. La disparition de ce journal fera disparaître en même temps un bout de moi et un bout de ma vie. Tilelli.
Par: Amina DAHMANI