L’Actualité le ministre des finances instruit les banques

Un crédit rapide pour les investisseurs

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Ali TITOUCHE Publié 11 Février 2021 à 00:52

© D. R.
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Le ministère des Finances  entend  instruire  les  banques  de  réduire les délais d’octroi de crédits bancaires à un mois au maximum.  Une mesure saluée par les opérateurs, mais qui reste, selon eux, insuffisante  en l’absence d’une démarche effective de dépénalisation de l’acte de gestion.

Le  ministre  des  Finances,  Aymen  Benabderrahmane,  a  annoncé  tout récemment qu'une instruction ministérielle, prévoyant l’étude des dossiers de crédits bancaires dans un délai d'un mois seulement, sera notifiée très prochainement à l’ensemble des banques de la place.

Lors d’une récente rencontre avec les opérateurs économiques et représentants des chambres de commerce des wilayas de Tlemcen, de Saïda et de Sidi Bel-Abbès, le ministre a précisé que ladite instruction, qui sera adressée aux banques entre le 10 et le 15 du mois en cours, porte sur l’encadrement des mesures d’octroi et de suivi des dossiers de crédits spéciaux pour le financement de projets.

“Cette instruction réduira le délai à un mois pour l’étude des dossiers de crédits, à partir de la date de dépôt du dossier et il ne sera plus permis aux banques de retarder une quelconque étude après la diffusion de cette instruction, laquelle vise à combattre tout blocage bureaucratique”, a déclaré Aymen Benabderrahmane.

Selon le ministre, le texte a pour objectif de lutter contre la bureaucratie et, partant, d’alléger le poids des contraintes bancaires et douanières des opérateurs économiques, estimant que cela constitue “un saut qualitatif pour l’économie algérienne”.

La dynamique d’octroi des crédits s’est grippée durant les deux précédents exercices, évoluant de seulement 3% en 2020, en raison, entre autres, de la panique suscitée par les procès en cascade impliquant hommes d’affaires, banquiers et responsables politiques. Mais pas seulement.Le secteur bancaire a été fragilisé à la fois par la baisse des ressources et la hausse des créances non performantes.

Certes, la débureaucratisation de l’accès au crédit bancaire est l’autre réponse au malaise que vit actuellement le secteur bancaire, mais l’instruction dont parle le ministre des Finances serait-elle suffisante et à même de venir à bout de cet état de psychose qui prévaut au sein des banques ?

Cette mesure prend les couleurs d’un palliatif dont l’effet ne sert qu’à atténuer les symptômes du malaise bancaire sans pour autant agir sur les causes, de surcroît structurelles.

De l’avis de Slim Othmani, président du Care (Cercle d'action et de réflexion pour l'entreprise), la mesure est en elle-même bonne, mais elle serait impuissante face au mammouth bureaucratique.

“Les banques publiques sont confrontées à la terreur provoquée par la pénalisation de l’acte de gestion, certaines croulent sous le poids des créances non performantes, alors que les établissements bancaires à capitaux privés manquent de garanties et nourrissent désormais un sentiment de méfiance vis-à-vis des opérateurs”, estime Slim Othmani, contacté par Liberté.

Notre interlocuteur suggère de commencer par la dépénalisation effective et officielle de l’acte de gestion qui reste suspendu comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des banquiers.

Face aux demandes de garantie qui prennent de l’ampleur, le président du Care estime nécessaire le renforcement du FGAR (Fonds de garantie des crédits aux PME) et l’extension de ses missions pour pouvoir prendre en charge les crédits aux grandes entreprises et aux start-up. “C’est une mesure de nature à rassurer les banques en cette période de tension et de hausse des créances non performantes”.

Il s’agit, par la même, de déverrouiller le crédit aux fins de soutenir les entreprises et la croissance. Frappées de plein fouet par le choc pandémique et les mesures prises pour endiguer la diffusion de la Covid-19, des entreprises “peinent à avoir les crédits d’exploitation, alors que d’autres ont dû reporter leurs projets et/ou réduit la voilure”, nous confie Slim Othmani.

“Le risque est élevé alors que la contrainte du crédit est importante”, soutient-il sur sa lancée, regrettant l’existence d’un sentiment de suspicion à l’égard des opérateurs ; ceux-ci faisant face désormais non seulement à la difficulté d’accès au crédit, mais aussi à la pression des banques pour le remboursement des crédits. 
 

Ali TITOUCHE

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