L’Actualité LES MESURES DE CONFINEMENT PAS TOUJOURS APPLIQUÉES À ORAN

Un retour à la vie… au ralenti

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D. LOUKIL Publié 01 Août 2021 à 22:36

© D. R.
© D. R.

Alors que la  vie  économique locale est, à nouveau, frappée de plein fouet  par  la  crise  sanitaire,  il  y  a  encore  beaucoup  de  citoyens réfractaires aux mesures de confinement.

“C’est un retour en arrière et on a peur maintenant, on voit qu’il y a des morts partout à cause de ce virus. Je n’ose même plus embrasser mes parents. Que Dieu nous vienne en aide.” Mohammed, trentenaire, buraliste au centre-ville, a véritablement peur. Masque sur le visage, il a bloqué l’accès de son magasin avec une table en bois et ne sert les clients qu’avec cette distance physique, mais il reconnaît, comme nombre de citoyens, que l’insouciance des mois passés est en train d’être payée cash aujourd’hui.

“On se disait que ce n’était rien ce virus, que les gens exagèrent, mais avec les vidéos des hôpitaux, j’ai vu des choses qui font peur. Maintenant oui, il faut appliquer les mesures barrières et tenter de s’en sortir ainsi !”, ajoute-t-il, totalement désappointé.

Ailleurs, c’est le même système qui est adopté par des commerçants, plaçant des obstacles pour limiter l’accès aux boutiques de prêt-à-porter à un nombre restreint de clients à la fois. Les cafés, les restaurateurs également n’ont pas eu le choix, et c’est le retour à la vente à emporter, ou à consommer à l’extérieur, debout, gobelet à la main.

En revanche, des fast-foods acceptent encore des clients à l’intérieur. Dire que la majorité des Oranais respecte les mesures pouvant limiter la chaîne de contamination du variant Delta serait faux. Il n’y a qu’à voir l’état des bus, des transporteurs privés.

En temps normal, l’intérieur est déplorable du point de vue de l’hygiène, mais la troisième vague de la Covid n’a rien changé à leurs habitudes de ne respecter ni réglementation ni service public, et encore moins, aujourd’hui, la distanciation physique. Ce comportement réfractaire à toutes les mesures de restriction, même partielles, et pour les besoins d’hygiène publique, se retrouvent encore chez des familles, des jeunes notamment.

D’ailleurs, les médecins, via des vidéos sur les réseaux sociaux, fustigent ces comportements dangereux et irrationnels, disant aux jeunes : “Vous êtes en train de ramener le virus dans vos maisons, vous contaminez vos parents, vous allez les tuer”, ou bien fustigent encore les familles voulant à tout prix rester sur les plages ou célébrer un mariage, une réussité à un examen.

Le soir venu, après le couvre-feu de 20h auquel est soumise Oran, les jeunes des quartiers, de 14 à 30 ans, refusent de rentrer et restent dehors, arguant la promiscuité dans les logements et la chaleur. Les services de sécurité patrouillent, tentant les premiers jours d’êtres autoritaires, fonçant toutes sirènes hurlantes, exigeant de tous ceux qui traînent aux coins des bâtiments de rentrer chez eux.

Parfois, c’est la démarche de la sensibilisation, la forme douce qui est employée, mais malgré tout et au final, à peine le véhicule de police éloigné, les jeunes ressortent et finissent leur partie de cartes ou de dominos.

Une sorte de jeu de cache-cache que l’on voit un peu partout la nuit, y compris sur les plages, et cela en plein jour. Les grands marchés comme à M’dina J’dida, à El-Hamri, ou la Bastille sont toujours autant de lieux de clusters ingérables avec un Delta très virulent et meurtrier.

La vie économique de la saison estivale est ainsi à nouveau frappée de plein fouet, comme en 2020, où les conséquences du confinement total sont encore visibles aujourd’hui avec des familles qui ont perdu leurs revenus, leurs moyens de subsistance.

Et malheureusement, le mois d’août de cette année va se décliner de la sorte entre le besoin de vivre, de gagner sa vie et les appels de détresse et au secours lancés par centaines quotidiennement pour trouver de l’oxygène pour un parent, un ami ou un proche. 
 

D. LOUKIL

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