L’Actualité Les élections locales se sont déroulées dans la sérénité

Un vote a minima

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Arab CHIH Publié 28 Novembre 2021 à 10:51

© Yahia Magha/Liberté
© Yahia Magha/Liberté

C’est la troisième et ultime étape dans le processus institutionnel engagé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune depuis son accession  à la magistrature suprême. Maillon faible dans l’architecture de l’État, la commune a plus que jamais besoin de renforcer ses compétences... 

Dernière étape du processus de renouvellement de l’édifice institutionnel engagé, il y a deux ans, par les autorités, les élections locales d’hier semblaient bien parties pour avoir le même sort que les trois derniers scrutins organisés sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, largement boudés par les Algériens. Les électeurs ne se sont pas rués dans les bureaux de vote ouverts dès 8h du matin, préférant vaquer à leurs occupations habituelles. À 10h, le taux de participation à ces élections a été de 4,12%, selon le président de l’Anie, Mohamed Charfi. À 13h, il a grimpé à 13,3% (APC) et à 12,7% (APW), alors que lors des élections locales de 2017, il avait été de 19,76% pour les APC et de 19,10% pour les APW. À 16h, le taux de participation est monté à 24,27% pour les APC et à 23,30% pour les Apw, selon, toujours, les chiffres communiqués par le président de l’Anie.

D’après la même source, le nombre d'électeurs pour les APC a atteint les 5 757 346 votants et pour les APW, il a été de 5 526 642 votants. À ce rythme, il est fort à parier que le taux de participation au présent scrutin ne dépassera pas celui des élections locales de 2017 qui était de 44,32%. Pourtant, pas moins d’une cinquantaine de partis politiques, sans parler des indépendants ayant réussi à confectionner quelque 900 listes, ont pris part à ces joutes. Il faut dire que la campagne électorale pour ces élections n’a pas connu une grande animation à même de capter l’intérêt du citoyen, contrairement aux précédents scrutins de ce genre. 

À la décharge des partis, le contexte socioéconomique et politique a, quelque peu, plombé ces élections, ce qui ne les a pas aidés à provoquer un grand enthousiasme populaire autour de ces élections. N’ignorant rien de cette tiédeur des Algériens à aller aux urnes, les autorités semblent beaucoup plus miser sur la légitimité des assemblées locales que sur le taux de participation pour balayer la sempiternelle accusation de fraude électorale en faveur des partis du pouvoir lancée par l’opposition à chaque scrutin, mais surtout tourner définitivement la page du règne de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. D’ailleurs, Abdelmadjid Tebboune a déclaré, hier à Alger, une fois son devoir électoral accompli, que “l'État veut bâtir des institutions légitimes et qui ne souffrent aucune contestation”, estimant que “ces élections locales connaîtront un taux de participation plus fort que celui des autres scrutins car elles intéressent le citoyen concerné de façon directe”. 

Évoquant la révision du code communal et de wilaya, le chef de l’État a estimé que celui-ci “offrira aux communes des moyens adaptés à leurs politiques locales” surtout qu’actuellement, plus de 900 sur les 1 541 communes du pays “sont très pauvres et incapables de gérer leurs affaires”. Le Président a fait la promesse de tenter de “créer des nouvelles sources financières pour les communes”, non sans écarter d’un revers de la main une grande autonomie des collectivités locales. “Revendiquer des prérogatives allant jusqu'à la liberté absolue pour les communes est une chose qui n'arrivera pas, car nous sommes un État unifié”, a-t-il expliqué. 

Les partis politiques, eux, ayant quelque peu misé leur crédibilité dans ces élections, ont insisté sur l’importance d’une large participation des citoyens à ce scrutin. Abou El-Fadhl Baâdji, secrétaire général du FLN, parti arrivé en tête des élections de 2017 en remportant 35,48% des sièges des APC et 30,56% des sièges APW, a appelé les citoyens à “un vote massif pour élire leurs représentants” pour assurer, a-t-il dit, “la stabilité politique du pays”. Selon lui, les assemblées locales revêtent “une grande importance pour la stimulation du développement, à la faveur de l'investissement local”, estimant que “cela constitue le meilleur moyen pour répondre aux préoccupations des citoyens”.

“Après une campagne politique digne et exemplaire menée par le FFS (cadres dirigeants, candidats, militants, amis et proches du parti), il appartient aujourd'hui à nos concitoyens d'élire leurs représentants au sein des assemblées locales. Notre confiance en eux est grande et nous comptons sur leur dicernement pour faire le bon choix, car nos choix d'aujourd'hui auront des implications directes sur notre vie de demain.

Politiquement, la victoire est déjà là !”, a écrit, pour sa part, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, sur sa page Facebook dont le parti a misé gros lors de ces élections en se mettant à dos nombre de militants de la mouvance démocratique, voire même une partie de sa base non acquise à l’option de la participation. Un bon point de marqué lors des opérations électorales qui se sont déroulées hier : elles n’ont pas été émaillées par un incident majeur. “L'Anie a enregistré un seul dépassement commis par un chef de bureau à Oran qui a été surpris en train de sortir les PV du bureau de vote”, s’est félicité M. Charfi.

 


Arab Chih

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