à l’instar des autres régions du pays, Tiaret s’attend à une saison estivale frustrante et une appréhension exceptionnelle engendrée par une pénurie d’eau commence à se faire ressentir. Cela en raison de la faible pluviométrie enregistrée en hiver.
Dans ce contexte, une commission d’inspection et de suivi a été dépêchée, dimanche dernier, à Tiaret, par le ministère des Ressources en eau, pour s’enquérir des projets de développement relevant de ce secteur et des contraintes liées à l’approvisionnement en eau potable. Dans une déclaration à la presse, le directeur de l’hydraulique par intérim, Khatir Mahmoudi, a affirmé que la mission de cette commission est, essentiellement, de cerner les causes de la crise de l’eau que connaît la wilaya, notamment dans sa partie nord, et les actions à entreprendre, en concertation avec les cadres du secteur et les élus locaux, pour trouver des solutions définitives. Ainsi, il a été préconisé de dynamiser et d’accélérer les travaux de réalisation des projets ayant pour objectif d’augmenter les approvisionnements en eau potable, notamment celui portant sur le pompage qui devait théoriquement aller jusqu’à 200 000 m3 depuis la station de dessalement de Macta, située dans la wilaya d’Oran.
Hormis l’alimentation en eau potable, ce projet permettra l’approvisionnement de nombreux sites industriels, dont le projet de la raffinerie de pétrole qui est toujours en chantier, et le transfert du barrage Benkhedda de Mechra-Sfa vers l’irrigation agricole. Au passage, soulignons que le barrage Benkhedda, qui alimente une grande partie de la wilaya, n’est qu’à 35% de remplissage sur une capacité théorique de 40 millions de mètres cubes. Ainsi, ce dernier ne fournit que 31 000 m3 par jour, qui s’ajoutent aux 149 000 m3 fournis par les eaux souterraines, pour atteindre un approvisionnement quotidien de 180 000 m3, alors que les besoins de la wilaya sont estimés à 205 000 m3 par jour. Un déficit qui pénalise pas moins de 19 localités qui souffrent du manque d’eau.
Pour sa part, le directeur de l’Algérienne des eaux, Mounir Charf Khoja, a affirmé que plusieurs projets sont en cours de réalisation pour remédier à la crise d’eau que connaît la région ces derniers temps. Parlant de la pénurie, ce dernier a mis en relief le déficit remarqué au niveau des cinq forages d’Aïn Dzarit, qui alimentent aussi la commune de Mahdia, dont le débit total a régressé de 5 000 à 900 m3 par jour, ce qui avait pénalisé les populations de la région durant la dernière quinzaine et a nécessité la mobilisation de camions-citernes pour les alimenter provisoirement en attendant la réhabilitation des forages en question et leur renforcement à partir du forage de Si El-Haouès qui a permis de remplir deux réservoirs d’une capacité de 7 500 m3 devant soulager, du coup, la commune de Hammadia. Cependant, les membres de la commission ministérielle ont préconisé un diagnostic profond des services des eaux et de l’assainissement qui portera sur l’établissement de l’état des lieux en allant dans le sens des objectifs ambitieux et réalistes, ainsi que le renforcement des équipements. Par ailleurs, ils ont estimé que le déploiement d’une démarche innovante et structurée de méthodes de management modernes et efficaces devient plus que jamais un préalable et que toutes les parties concernées doivent conjuguer leurs efforts, afin de parvenir à une gestion performante des eaux.
SALEM REMANE
