L’Actualité Il y a un an nous quittait Abdelkader Guerroudj

“Une conjonction entre la pensée et les actes”

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Rédaction Nationale Publié 28 Novembre 2021 à 10:33

© D.R
© D.R

Il y a une année, mon père nous a quittés. Je voudrais écrire quelques mots en son souvenir. Des mots le concernant et qui concernent l'histoire de notre pays. Des mots pour se rappeler et penser aux valeurs qu'il incarnait. Un bref hommage. Et j'ôterais tous les aspects familiaux qui font que l'épreuve est excessivement difficile. Se souvenir de mon père, c'est se souvenir de ses valeurs, car sa vie en a été la parfaite illustration. Aux prises avec l'action, son comportement en a été l'exacte expression. Une conjonction entre la pensée et les actes. D'abord le courage, qui nous renvoie à ces années du début de la guerre, au maquis. Puis à Alger, à la tête de 13 groupes d’action, ce qui lui valut une certaine célébrité dans le camp adverse, le qualifiant de “tueur rouge”. Son arrestation, trois jours avant que le général Massu et la 10e division de parachutistes ne soient investis du pouvoir à Alger ; elle fut suivie par son accueil chez Gévaudan, au nom poétique si prédestiné...

Et la torture, où le courage physique se joignait à la force morale pour lui permettre de ne pas parler. Conviction de ses compagnons directs dont l'un d'eux dit à son épouse encore en liberté : “Il ne parlera pas !” Ensuite, lors du procès qui conduisit à sa condamnation à mort, il fit une déclaration qui remit les faits à leur juste hauteur en inversant l'accusation. Sa liberté de pensée fut même vue avec ombrage par certains hésitants. Et son engagement fut total. Rappellerais-je qu'il s'agit du seul couple de condamnés à mort de la Guerre d'Algérie ? 

Enfin, j'évoquerais l'innocence au sens vertueux du terme, le désintéressement et la modestie. Une vie modeste, c'est-à-dire digne. Et une mort, chez lui à 92 ans, ce matin du 7 novembre 2020, alors qu'une semaine auparavant, nous projetions des exercices de culture physique ! Bref, une vie pleine... 
Il fut un temps où cette terre enfantait des héros. Ne pas oublier est aussi une marque de respect et cette forme de respect nous grandit. 

 


Abdelmadjid Guerroudj 
(fils d'Abdelkader) Alger, le 20 novembre 2021

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