L’Actualité SEULEMENT 24% DES PERSONNES CIBLÉES ONT REÇU LES DEUX DOSES

Une réticence à vaincre

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Faouzi SENOUSSAOUI Publié 08 Novembre 2021 à 23:57

© Archives Liberté
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Alors que le risque d’une quatrième vague est redouté, les Algériens demeurent en grande partie réfractaires au vaccin. Souvent par manque de communication efficace qui s’ajoute à toutes sortes de théories complotistes,  la campagne de vaccination marque le pas.

Deux mois après le lancement de la campagne de vaccination en Algérie baptisée “Big Day” qui avait pour objectif de toucher pas moins de 70% de la population, les chiffres ne sont pas satisfaisants. Pas plus de 24% de la population ont reçu les deux doses. 

Cela reste en deçà des prévisions. Hormis la période qui a précédé la campagne, à savoir les semaines où la vague du virus Delta avait atteint des seuils d’alerte alarmants, les centres ont été désertés et le nombre de vaccinés par jour était très faible. 

D’ailleurs, le ministre de la Santé, de la Population et des Réformes hospitalières, Abderrahmane Benbouzid, a déclaré, avant-hier à l’APS, que l’Algérie a importé près de 29 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 depuis l'apparition de la pandémie. 

Cela s’inscrit en droite ligne avec la politique de l’État quant à la vaccination de la population, cependant, cette dernière n’a pas adhéré et l’on est loin d’atteindre l’immunité collective pour faire face à la pandémie et, du coup, diminuer, un tant soit peu, le nombre de contaminations, ainsi que les complications de la maladie et le nombre de décès. L’OMS, qui a félicité l’Algérie pour avoir atteint le taux de 20% au mois de septembre dernier, attend que l’Algérie atteigne 70%. Vu la lenteur de la cadence, nous sommes loin des attentes de l’OMS. 

“Le phénomène de la réticence au vaccin anti-Covid-19 n’est, certes, pas propre à l’Algérie, car l’on a constaté qu’à travers le monde, les autorités ont peiné à persuader leurs populations d’accepter la vaccination. Cependant, en Algérie, c’est par ignorance totale que des citoyens plaident pour la non-vaccination. C’est l’absence d’une culture scientifique et sanitaire qui prime, et aucun d’entre ceux qui sont contre la vaccination ne peut argumenter pourquoi il a fait ce choix”, nous dira le Pr Belkacem Nouicer, enseignant au département de sociologie de l’université Mohamed-Debaghine de Sétif. 

Et de renchérir : “La rumeur nourrit cette conviction plus que la vérité scientifique, et ce, en dépit des efforts des médecins et des virologistes qui s’attellent à expliquer les bienfaits du vaccin à travers les différents supports médiatiques. En vain.”

De son côté, Mohamed, un fonctionnaire, voit que les médecins n’ont pas réussi à convaincre leurs concitoyens de la nécessité et de l’importance du vaccin. “Comment voulez-vous que le citoyen lambda fasse le vaccin au moment où il entend certains praticiens dire que le vaccin n’est pas fiable et qu’il a été produit en un temps record ?”

Abderrahmane, un enseignant au moyen, voit que la rumeur, qui s’est propagée telle une traînée de poudre dès le début de la pandémie, a porté préjudice à la vaccination en Algérie et ailleurs. “On a entendu des personnes dire que le vaccin peut nuire à la fertilité, engendre des maladies ou entraîne la mort. Des allégations qui pourraient être infondées certes, mais qui ont été crues par beaucoup de personnes, d’où cette réticence aux vaccins”, dira notre interlocuteur. Il est à noter aussi que la campagne de sensibilisation n’a été menée avec ferveur que durant les premiers jours. 

Pour préserver sa santé et celle d’autrui, il est temps de donner du tonus à l’opération en investissant tous les espaces et les lieux publics avec un langage se basant sur les vérités scientifiques, tout en œuvrant à éradiquer les rumeurs et fake news répandues et relayées sur les réseaux sociaux et ne pas attendre un autre pic de la pandémie pour se procurer une dose de vaccin actuellement disponible. 
 

FAOUZI SENOUSSAOUI

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