L’Actualité Malgré la répression policière

[Vidéo] A Alger, les étudiants imposent leur marche

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Rédaction Web Publié 02 Mars 2021 à 16:10

Photo : ©Kenza SIFI
Photo : ©Kenza SIFI

A la Place des Martyrs, les étudiants peinent à entamer leur second mardi, après la reprise des marches contre le système en place. Un seul mot d’ordre revient, cependant, en cette fin de matinée, parmi la foule encerclée par les forces de l’ordre : « se faire embarquer plutôt que de renoncer à marcher ».

Des voix s’élèvent spontanément pendant que la police charge les étudiants, pas encore assez nombreux pour briser le cordon sécuritaire : « Nous sommes des étudiants et non pas des terroristes ».  Profitant de leur supériorité numérique, les policiers sont décidés à disperser les manifestants, alors que de nombreux citoyens de passage tentent vainement de rejoindre le rassemblement. Les forces de l’ordre ne tardent pas d’ailleurs à user de la matraque. C’est la bousculade !

Une légère panique gagne la foule et les étudiants glissent dans une ruelle pour se retrancher dans la haute Casbah d’Alger. Les policiers en uniforme gardent leur position. Seuls les agents en civil les poursuivent dans les escaliers délabrés du plus vieux quartier d’Alger. Le terrain est plutôt favorable aux étudiants. Au bout d’un moment, ils marquent une halte. Ils se concertent. Ils s’organisent. Ils scandent « nodo ya wled el 3assima nodo (Réveillez-vous enfants de la capitale) ». De jeunes habitants de la haute Casbah leur viennent spontanément en renfort.

Le chemin est vite trouvé : les manifestants ressurgissent rue Larbi Ben M’hidi, où des centaines de citoyens courent les rejoindre. La marche s’ébranle enfin et les CRS sont pris de surprise. Les manifestants se comptent présentement par milliers et avancent vers l’Avenue Pasteur. La procession pour le changement du système est impressionnante.

Mais là encore, un autre dispositif policier se dresse à quelques mètres du Tunnel des Facultés. Les ruelles menant vers le Palais du gouvernement sont également barrées. Les étudiants enjambent alors la seule descente ouverte à la circulation, celle conduisant à l’entrée principale de la Fac Centrale.

De là, ils retrouvent la rue prolongeant la Place Audin pour se diriger vers la Grande Poste. Le dispositif policier encercle de nouveau la foule estudiantine qui entonnent des chants patriotiques. De vieilles dames, particulièrement très nombreuses à la fin de la marche, se serrent les coudent avec les étudiants qui continuent de chanter en chœur « min djibalina tala3a sawtou el ahrar younadina… ». Les policiers, pressés, cette fois-ci, d’en finir avec la marche, chargent la foule. Les manifestants ne se dispersent qu’après usage de la bombe lacrymogène…

Rédaction Web

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